Depuis que la fréquentation de la corniche oranaise est sursaturée, les 80 km de littoral témouchentois sont devenus l'exutoire obligé. En venant d'Oran, on n'y accède d'ailleurs plus par la seule RN2 que l'on quitte 30 km après, à El Amria, en direction de Bouzedjar. Désormais, on l'aborde directement de la corniche oranaise depuis qu'une route prolonge jusqu'à Bouzedjar celle qui relie les Andalouses à Madagh. A Madagh, deux plages voisinent, insérées dans un majestueux site à l'état naturel. Madagh 1 et Madagh 2 relèvent respectivement des wilayas d'Oran et de Aïn Témouchent. De leur rivage, par beau temps, l'on a une vue imprenable sur les îles Habibas, des îlots s'alignant du plus grand au plus petit, sertis sur un ciel azur, leurs crêtes déchiquetées et leurs bases se noyant dans le bleu de la mer. On les aperçoit de la deuxième plage de Bouzedjar mais nullement plus à l'ouest, de Terga, comme le laisse croire Yasmina Khadra dans son dernier roman. Bouzedjar est au bout de 12 km de route depuis Madagh. C'est l'unique village de pêcheurs de toute la côte algérienne puisque tous ses habitants, à 99%, vivent de la mer et que le saint patron des lieux se nomme Sidi Moulebhar. Jusqu'à il y a à peine dix années, seuls les 600 m de la plage de la cité balnéaire étaient fréquentés par les estivants. Aujourd'hui, la plus grande connaît un égal rush sur ses 1600 m de long. Elle est séparée de la première par l'ile de la Tortue, une colline qui en a l'exacte forme. Pour poursuivre la balade côtière, on peut de la deuxième plage déboucher, quelques kilomètres après M'saïd, par une nouvelle bretelle qui enjambe la presqu'ile du cap Figalo. A travers champs, cédant la place à une forêt, une dizaine de kilomètres plus loin sur la droite, si l'on descend une longue et abrupte falaise par une route nouvellement créée, on arrive à l'édénique Sbiat. Ce lieu, devenu récemment accessible, est encore à l'état naturel. Ses eaux sont d'une limpidité inconnue ailleurs et sa réputation a rapidement dépassé le cadre de la région. Le week-end, on y vient jusque d'Alger camper en famille sur son rivage de près de 3 km. En poursuivant son chemin et en traversant la forêt sur 5km environ, on descend dans une étroite vallée dont le tracé débouche 1 km plus loin à Sassel, un village balnéaire dont la plage fait 400 m. Si l'on n'y effectue pas une virée par la bifurcation qui y mène et que l'on poursuit sa route, en se hissant de la vallée, l'on se dirige tout droit après une distance de 10 km vers trois plages voisines. Les deux premières de 300 m chacune, à l'état vierge, Morjane (300 m) et Nedjma (300 m) sont essentiellement familiales. Quant à Terga, de 900 m, elle est la plus populaire de tout le littoral parce qu'etant la plus proche pour les estivants venant des wilayas de l'intérieur et qui y arrivent via Aïn Témouchent. A quelques encablures d'elle, il y a Oued El Hallouf (600 m) qu'une tartuferie de l'ère du parti unique a baptisé « islamiquement » Chatt El Hilal sans jamais arriver à supplanter une toponymie qui vient de plus loin que l'ère coloniale. Tout à côté Chatt el Ward (300 m) n'a pas également fait oublier celui de Plage des Mouches. Tout près encore, il y a la plage de Sidi Djelloul dont le mausolée ouvre la voie. Après une quinzaine de kilomètres, à Béni-Saf même, deux plages s'alignent. D'abord Sidi Boucif (300 m) du nom du saint patron de la cité et ses troglodytes qui avaient abrité les premiers habitants de Béni-Saf (des Espagnols). Ensuite, il y a la superbe Plage du Puits (900 m). En quittant le premier port de pêche d'Algérie, l'on se dirige plus à l'ouest vers Rachgoun, là où la Tafna a son embouchure. Sur le versant-Est du site, il y a l'exiguë La Marmite (100 m) et Madrid (300 m). Quant à Rachgoun proprement dite, elle aligne près de 2 km d'un grandiose paysage dont l'horizon, vu de la plage, est barré par Layla, l'île de Rachgoun et son phare. Plus à l'ouest, en poursuivant sa route à travers le pays des Oulhaça, l'on arrive à l'extrêmité du Témouchentois, à Malouze (600 m) puis Wardania (600 m) avec toujours les mêmes hautes falaises qui dominent les 80 km du littoral.