Laghouat, à l'instar des autres wilayas du Sud, 100 000 élèves rejoindront les bancs des classes aujourd'hui. La rentrée effective, elle, s'annonce problématique et différée que l'on soit en zone rurale ou en milieu urbain. Laghouat, à l'instar des autres wilayas du Sud, 100 000 élèves rejoindront les bancs des classes aujourd'hui. La rentrée effective, elle, s'annonce problématique et différée que l'on soit en zone rurale ou en milieu urbain. De l'aveu du DE, la rentrée sera nécessairement perturbée en raison de l'état de chantier dans lequel se trouvent certains établissements. « Les travaux n'ont été lancés qu'en début de septembre », affirme-t-on. Mieux, des sous-traitants sans scrupules confient des travaux de peinture à des adolescents à peine pubères à raison de 20 DA la salle pour dire l'impact que pourrait produire l'opération de maintenance et de réhabilitation lancée à hauteur de 8 milliards. « 600 millions de centimes pour prendre en charge les problèmes d'étanchéité, de plomberie, etc. pour 9 établissements, c'est dérisoire », estime un responsable technique de l'APC d'Aflou ; l'indigence des moyens mobilisés, semble-t-il depuis le mois d'août, explique que l'on se contentera de badigeonner les façades. Le renforcement des capacités d'accueil par l'ouverture de 7 groupes scolaires, 5 CEM et deux lycées ne permet pas d'enrayer le problème de surcharge qui persiste, particulièrement à Hassi R'mel et Tadjrouna, comme dans la plupart des établissements du second cycle. A Brida, l'on n'exclut pas de transformer une bibliothèque en dortoir, faute d'internat. Les responsables du secteur auront à gérer la volonté des parents d'élèves, gagnés à l'idée de transférer leurs enfants vers des structures mieux dotées en enseignants ; des établissements se vident, d'autres sont sous pression. Cela ne va pas sans rappeler les résultats, très faibles, réalisés l'an dernier. Avec à peine 28% de taux de réussite au bac, Laghouat classée avant-dernière, juste devant Djelfa, n'a pas subi de sanctions ; probablement remises à plus tard… Interpellé sur la question, le DE, fraîchement installé, a soutenu que les résultats de fin d'année obtenus, quoique très en deçà de la moyenne nationale, sont « objectifs et honnêtes », allusion on ne peut plus claire à la sévérité des mesures antifraude mises en place et au flottement qui persiste depuis des lustres. La tutelle a eu à dépêcher une commission à l'occasion des résultats de sixième où plusieurs établissements, voire des circonscriptions, se sont retrouvés avec un taux de 0%. « Plus de 200 élèves ont rendu copie blanche, avec la mention : ‘'Je n'ai pas étudié le français'', écrite en langue arabe », atteste un correcteur. Si le déficit en matière d'enseignants de langue étrangère est un problème réel, l'absence de candidats ayant le profil requis n'explique pas l'usage détourné qui a été fait des postes alloués. La révision des cartes scolaires engagée par l'ex-directeur de l'éducation n'a pas eu de suite et aucune mesure n'a été prise pour résorber les excédents en milieu urbain pour combler les déficits en zone rurale. En attendant, les résultats des concours de recrutement de 90 enseignants et professeurs, le problème de l'enseignement du français reste entier. « Sur 30 postes offerts, on n'a eu que deux postulants ayant le profil », souligne le DE. Hors du coup, les enseignants, eux, ont signé hier leur PV, la mine grise, ils ressassent comme toujours la question des salaires, des augmentations non encore versées. Très sollicités, les administratifs, eux, gèrent la pression du mouvement. La rentrée, c'est aussi des postes à pourvoir pour que l'on entame le cours.