L'appel lancé par le syndicat de l'unité ArcelorMittal Pipes and Tubes (Ampta), ex-unité tuberie sans soudure (TSS), à un regroupement, aujourd'hui, de ses 350 travailleurs ainsi que ceux des autres unités du complexe a fait réagir la direction générale d'ArcelorMittal Algeria (AMA). En effet, dans un communiqué rendu public hier, elle a invité «l'ensemble des travailleurs pour une grande vigilance au niveau des unités, en vue de préserver l'outil de travail et ne pas répondre à cet appel en continuant à travailler normalement, rester dans son poste de travail et se mobiliser pour contrecarrer ces agissements». Usant d'un langage ferme, la même source a averti que «tout travailleur qui prendra part à ce groupement ou tout autre action illégale fera l'objet de mesures disciplinaires prévues par le règlement intérieur». Contactée, la direction générale d'AMA estime que ce regroupement est illégal et ne se base sur aucune assise syndicale. Les deux meneurs en l'occurrence l'ex-secrétaire général du syndicat et l'ancien président du comité de participation ne font plus partie de l'effectif d'Ampta. Ils ont été irrévocablement licenciés et, de ce fait, n'ont aucune relation avec les travailleurs, encore moins avec l'entreprise. Pour faire face à cette menace, la direction générale d'AMA compte sur les agents de SGS qui, depuis quelques jours, ont renforcé considérablement la sécurité au niveau des différents accès à l'usine. Ordre a été donné pour qu'aucun «perturbateur» n'accède au complexe sous peine d'être arrêté et présenté à la justice en cas de résistance. Et pour parer à toute éventualité, un appel officiel a été émis également au commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Annaba à l'effet de mobiliser une présence permanente à ce niveau. «Les pertes générées par cette grève et les violences constatées ne peuvent plus être tolérées. Dorénavant, aucune souplesse ne sera envisagée dans le traitement de cette crise», déplore, par ailleurs, la direction générale. Ce qui n'est pas de l'avis des syndicalistes concernés, qui campent toujours sur leur position. C'est-à-dire maintenir la pression sur l'employeur à travers le maintien de la grève, l'organisation des regroupements et surtout faire rallier les autres sidérurgistes à leur cause, à l'effet de le faire revenir sur la table des négociations.