Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, veut mettre fin, par tous les moyens, à la mauvaise réputation qu'a l'Algérie en matière d'organisation du hadj et de prise en charge de ses pèlerins. Mohamed Aïssa tente de corriger les erreurs commises par le passé et de redorer ainsi l'image de l'Algérie, ternie par certains comportements. En effet, chaque année des centaines, voire des milliers de pèlerins, qui payent pourtant rubis sur l'ongle, sont livrés à eux-mêmes une fois aux Lieux Saints. Des plaintes et des rapports très négatifs sont transmis, à la fin de chaque campagne du hadj, aux autorités concernées, mais la situation n'est pas pour autant améliorée. Le gouvernement a même mené, durant ces dernières années, des enquêtes pour déterminer les responsabilités des uns et des autres, en vain… Aujourd'hui, peut-on espérer une amélioration ou un changement dans le bon sens ? C'est ce que promet le nouveau ministre. Hier, en présidant l'ouverture d'un atelier de formation au profit des membres de la mission du hadj 2015, le ministre les a invités à assumer pleinement leurs responsabilités dans l'accompagnement des hadjis. Ne lésinant pas sur les mots, Mohamed Aïssa promet des sanctions à l'encontre de tout individu qui manquera à ses engagements. Il a aussi rappelé l'importance de l'application de la feuille de route relative à la prise en charge des hadjis algériens lors de leur séjour dans les Lieux Saints. «Tout manquement à cette mission est de nature à porter atteinte à l'image de l'Algérie, ce qui est inacceptable eu égard aux efforts déployés par l'Etat pour garantir les meilleures conditions aux hadjis algériens. Chaque membre qui manquera à sa mission devra rendre des comptes», avertit le ministre, qui insiste à chacune de ses sortie sur la volonté de son secteur d'en finir avec les défaillances criantes constatées l'année dernière. Mohamed Aïssa est convaincu que le degré de performance et d'efficacité des membres constituera la «clé» du succès de la prochaine campagne de pèlerinage aux Lieux Saints. Il est utile de rappeler qu'en 2014, au lendemain de sa nomination a la tête du département des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa a mis fin aux fonctions de l'ex-directeur général de l'Office du hadj et de la omra, cheikh Barbara, limogé de son poste pour «mauvaise gestion de la campagne du hadj 2014». Une saison marquée, faut-il le rappeler, par une désorganisation sur tous les plans. Ce sont les pèlerins, de retour au pays, qui ont témoigné du «calvaire» qu'ils ont vécu aux Lieux Saints. Ils se disaient livrés à eux-mêmes «en l'absence d'un personnel d'accueil qualifié». Dans un rapport détaillé transmis à la Présidence, Mohamed Aïssa a fait part des erreurs commises par la délégation algérienne ainsi que des griefs retenus par les pèlerins contre l'Office, dont la gestion est souvent décriée par les hadjis. La nouveauté cette année, explique le ministre, consiste en la faculté offerte aux hadjis de prendre connaissance de leur lieu de résidence avant leur départ pour les Lieux Saints : «Tous les immeubles qui accueilleront les hadjis algériens sont proches de la mosquée de La Mecque. Une équipe composée de 4 membres (2 éléments de la Protection civile, un médecin et un mourchid) devra encadrer chaque voyage.» «Les contacts et échanges d'informations entre les deux parties commenceront à partir de l'aéroport», note le ministre. Il est également question de l'envoi d'un personnel compétent pour préparer les repas conformes à la cuisine algérienne afin de ne pas perturber le régime alimentaire des hadjis, notamment les plus âgés et aussi la mise en place des conditions appropriées en matière de transport et d'hébergement. Le directeur général de l'ONHO, Youcef Azzouza, a évoqué, au début de la rencontre, les mesures adoptées pour garantir la meilleure prise en charge des hadjis algériens.