Les ministres des Finances des pays riches du G7 (Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Italie) ont appelé, hier à Singapour, à la reprise, « le plus vite possible », des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), bloquées depuis juillet dernier. Dans leur communiqué final rapporté par des agences de presse, les pays du G7 ont exhorté « toutes les parties à faire preuve de la volonté politique et de la flexibilité nécessaires pour reprendre le cycle de négociations de Doha le plus vite possible ». Les ministres ont souhaité l'adoption d'une « série de mesures complètes dans les domaines de l'agriculture, des produits industriels, des services, y compris les services financiers, de la propriété intellectuelle et des règles du commerce à l'OMC ». De son côté, le secrétaire d'Etat américain au Trésor, Henry Paulson, a appelé les pays du G7 à « insuffler une nouvelle vie » aux négociations de l'OMC. « Nous pensons que cette question est trop importante pour que nous la laissions de côté », même si elle est davantage du ressort des ministres du Commerce, avait expliqué son porte-parole, Tony Fratto. Le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrùck, a estimé, quant à lui, qu'il était « réaliste de penser que l'avenir de la libéralisation du commerce mondial passera sans doute davantage par des accords bilatéraux de libre-échange négociés cas par cas ». Après l'échec des dernières discussions à Genève, fin juillet, les 149 membres de l'OMC ont décidé de suspendre sine die le cycle de négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, qui avait été lancé en 2001 dans la capitale du Qatar. Ce cycle vise à profiter en premier lieu aux pays en développement. Une nouvelle réunion du groupe de Cairns, composé de 18 pays exportateurs de produits agricoles, est prévue mercredi prochain en Australie. Son objectif est de relancer les négociations OMC et la rencontre a été élargie à l'UE et aux Etats-Unis. Par ailleurs, les ministres des Finances des pays du G7 ont décidé de maintenir la pression sur la Chine pour qu'elle réévalue sa monnaie, dont le bas niveau est perçu comme une concurrence commerciale déloyale, et évoqué des risques pesant sur la croissance mondiale. « Une plus grande flexibilité de taux de change est souhaitable dans les économies émergentes qui affichent d'importants excédents de comptes courants, en particulier la Chine, afin que les ajustements nécessaires se produisent », a souligné le G7. Les pays industrialisés accusent Pékin de maintenir sa monnaie, le yuan, à un niveau artificiellement bas pour doper ses exportations. Ils considèrent cette politique comme un avantage compétitif indu. Les Etats-Unis, en particulier, affichent un déficit commercial avec la Chine qui sera supérieur cette année à 200 milliards de dollars. Pour sa part, le gouverneur de la Banque centrale de la Chine, Zhou Xiaochuan, a réaffirmé la position de principe prudente de son pays sur ce sujet hautement sensible, qui consiste à promettre d'avancer « progressivement » vers un régime de change plus flexible.