Bien que tous les Libanais déplacés par l'agression israélienne soient rentrés au Liban, des milliers de personnes demeurent sans foyer. On les appelle au Liban les SDF de la guerre. Le gouvernement libanais, avec l'appui de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), cherche des solutions pour assurer une vie décente à cette population qui a tout perdu pendant la guerre. Aujourd'hui encore, les Libanais sinistrés payent la facture des bombardements aveugles israéliens. Les agences humanitaires soulignent à nouveau le danger que posent les mines pour la sécurité et pour l'économie. Le HCR cite pour exemple la ville chiite de Kfar Kela, la plupart des 13 000 habitants sont rentrés, alors que seules 150 familles étaient encore présentes pendant les combats. Les destructions sont moins importantes que dans d'autres endroits et les personnes sans domicile ont été accueillies par d'autres résidents. Mais les habitants souffrent de l'absence d'électricité, de l'accès limité à l'eau, du manque aigu de médicaments ainsi que de sérieux problèmes de sécurité. Dans la ville chrétienne de Deir Mimash, située à proximité, seuls 200 des 3 600 habitants sont rentrés. Ils préfèrent rester dans les camps de réfugiés à Beyrouth. Le gouvernement libanais estime à 90 % les personnes déplacées à l'intérieur de ses frontières et qui doivent être assistées par l'Etat. Il faut leur assurer les services minimaux, comme la nourriture et les soins…Par ailleurs, nombre de ceux qui sont revenus chez eux ont découvert que leurs maisons étaient devenues inhabitables ou que les conditions de vie étaient impossibles. Ces personnes pourraient rester déplacées dans des villes et des villages voisins, jusqu'à ce que le processus de reconstruction soit avancé, précise le HCR. « Ils n'ont pas d'électricité et manquent d'eau et de nourriture. Les champs voisins d'oliviers, de cactus et de tabac sont parsemés de bombes à fragmentation qui empêchent les habitants d'accéder à leur seule et unique source de revenus », note un humanitaire sur place. S'agissant, par ailleurs, de l'acheminement de l'aide humanitaire importante qui sera nécessaire au cours des mois à venir, l'UNHCR indique qu'elle est en train de transférer du matériel de Beyrouth vers les villes de Tyr et de Saïda, au sud. Des secours continuent d'arriver dans la capitale libanaise par air, mer et terre. Dans son rapport remis au Conseil de sécurité sur la résolution 1701, le secrétaire général indiquait : « Au fur et à mesure que des zones plus vastes le long de la Ligne bleue deviendront accessibles, l'aide humanitaire devra s'accélérer pour répondre aux besoins fondamentaux de la population civile en matière de logement, de nourriture et d'assistance médicale. » Le personnel de l'UNHCR a établi que les engins non explosés représentent le principal problème, même au nord du fleuve Litani. Les agriculteurs ne peuvent pas retourner dans leurs champs avant que ces armes ne soient éliminées. Les experts estiment qu'il faudra trois mois pour effectuer le déminage le plus urgent et six mois supplémentaires pour réaliser un programme complet. A cet égard, le bureau de la coordination des affaires humanitaires OCHA indique aujourdui que 27 personnes ont été tuées au Liban et 52 blessées depuis le 14 août dernier dans des incidents impliquant des engins non explosés. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a aussi indiqué qu'une de ses équipes avaient procédé aujourd'hui à l'explosion contrôlée de 445 de ces engins dans les zones de Yohmor, Smayieh, Ras Al Aïn, Tibnin et Aita Al Jabal.