Après la mort subite de 82 dromadaires, pour la plupart des femelles, survenu vers la mi-août au lieudit Dendougui, dans la commune de Besbes de la daïra de Sidi Khaled, située à 140 km au sud-ouest de Biskra, un vent de panique a soufflé sur les éleveurs de chameaux de la wilaya de Biskra, où l'on compte 5000 têtes produisant du lait aux vertus reconnues et de la viande très appréciée par les autochtones. Afin de déterminer les causes de cette grosse perte et rassurer les éleveurs et les consommateurs, la direction des services agricoles de Biskra a dépêché sur les lieux, le 22 août, une brigade de vétérinaires qui a procédé à une étude épidémiologique de la région, à des autopsies sur les cadavres des animaux et prélevé 12 échantillons de sang et des aliments ingurgités par les sujets avant leur disparition. Ces échantillons ont été envoyés au laboratoire vétérinaire régional de Constantine qui a confirmé l'absence de maladie ou d'épidémie, a-t-on appris hier. Selon les conclusions des constatations et des analyses épidémiologiques effectuées sur ce cheptel appartenant à un seul éleveur possédant 350 têtes, dont 82 sont mortes à cause d'une suralimentation de son et de farine, est-il officiellement annoncé par la direction des services agricoles de Biskra. «Ces aliments donnés en quantité excessive à ces animaux rustiques, comme suppléments alimentaires, ont entraîné un entassement digestif qui a provoqué un blocage ruminal et leur mort en quelques heures. Il s'agit d'un cas flagrant de mauvaise conduite d'élevage dont seul l'éleveur, cherchant à engraisser ses animaux à tout prix et méconnaissant manifestement les réactions métabolique des camélidés en cas de consommation de ces produits, est responsable», a indiqué Sofiane Tahraoui, inspecteur vétérinaire, qui a supervisé l'équipe d'investigations scientifiques. De son côté, le directeur de l'agriculture et du développement rural de Biskra, Aïssa Derbali, a saisi l'occasion de ce fâcheux événement pour rappeler aux agriculteurs et aux éleveurs la nécessité de contracter des polices d'assurances auprès de la CRMA, qui couvre ce genre de catastrophe et bien d'autres aléas pouvant anéantir le fruit du travail de plusieurs années. Par ailleurs, ses services procèdent actuellement à la confection d'une liste d'éleveurs de dromadaires «afin de les faire bénéficier d'une quantité régulière d'orge pour qu'ils n'aient plus recours à d'autres aliments de substitution inadaptés aux chamelles et aux chamelons», a déclaré notre interlocuteur. A noter que l'éleveur de Dendougui dont le cheptel a été décimé ne touchera aucune indemnité pour la perte de ses 82 bêtes, car il n'a aucun contrat d'assurance avec quelque organisme que ce soit.