Trois écoles régionales des cadets de la nation, du rang de CEM, relevant du ministère de la Défense nationale (MDN) ont été inaugurées hier, à l'occasion de la rentrée scolaire, à Béjaïa, Batna et Laghouat ; un lycée le sera demain à Sétif. Le MDN ne compte pas s'arrêter à ces nouvelles infrastructures qui portent à quatre le nombre de CEM dans le pays, dont celui en fonction depuis 2013 à Béchar, et à trois le nombre de lycées des cadets avec ceux réalisés à Oran en 2009 et à Blida en 2012. Tous sont exclusivement réservés aux garçons, bien qu'une demande existerait du côté des filles algériennes. Toutes ces écoles ont été créées par décrets présidentiels intervenus après la relance, dans les années 2000, de la création de ce genre d'écoles, gelées en 1986. D'autres CEM des cadets de la nation seront réalisés en 2016 à M'sila, Tiaret et Tamanrasset. A Béjaïa, l'inauguration a eu lieu en présence du premier responsable des écoles des cadets de la nation, le général-major Maazouz Boumediène. L'école, ouverte au public, peut accueillir 800 élèves et compte, pour l'actuelle rentrée scolaire, 200 collégiens inscrits en 1re et 2e années, qui ont réussi, à travers un concours, à répondre aux exigences du MDN. La limitation d'âge à 13/14 ans appliquée à l'école de Béchar a été revue cette année pour descendre à 10 ans avec l'exigence d'une moyenne de 8,5/10. «Il a été exigé une moyenne de 8/10. Nous avons dû l'arrêter ensuite à 8,5/10 parce que nous avons eu beaucoup de candidats», a expliqué, lors d'un point de presse, le colonel Zekagh Menaouer, commandant de l'école, qui dépend de la 5e Région militaire. 1250 candidats ont concouru pour les quatre CEM, 400 ont été retenus à concurrence de 100 élèves par école. Les effectifs seront encadrés par des enseignants détachés du secteur de l'éducation nationale avec l'exigence d'une expérience de 10 à 15 ans, d'un diplôme dans la spécialité et d'un contrôle préalable par un inspecteur de l'éducation. Les conditions de travail qu'offrent les militaires — dont l'absence d'heures supplémentaires et la limitation du nombre d'élèves par classe à 20 — ont intéressé 143 enseignants qui ont demandé leur détachement à Béjaïa ; 23 seulement ont été acceptés. L'école aspire à atteindre ou avoisiner les 100% aux résultats de fin d'année, comme l'école de Béchar ou le lycée d'Oran. Les élèves, originaires d'une dizaine de wilayas, seront soumis à une discipline militaire qui n'exclut pas la consignation pour indiscipline ou autre motif. Ils auront à suivre le même programme appliqué dans l'éducation nationale avec, cependant, 36 heures dans l'année de programme «paramilitaire». Il s'agira, entre autres, de cours de «savoir-vivre» qui leur seront dispensés le vendredi. Un rythme et un régime militaires qui ont fait changer d'avis un élève, qui s'est désisté à la veille de la rentrée, malgré la prise en charge totale, l'octroi d'une bourse mensuelle et l'existence d'infrastructures de loisirs. Le colonel Zekagh met en avant la réalisation d'un stade avec une pelouse de 6e génération, d'une salle omnisports, d'une piscine couverte semi-olympique… que la presse a été interdite de visiter. Mais tout désistement oblige les parents à rembourser les frais du séjour.