Le ministre des Transports, Boudjemaa Talaï, s'est rendu hier à Sétif, où il a inspecté des chantiers relevant de son secteur. Le déplacement a connu un sérieux couac qui a irrité les hôtes du membre du gouvernement ayant posé pied sur le tarmac de l'aéroport de Sétif avec deux bonnes heures de retard. Ainsi, le ministre qui devait rallier la capitale des Hauts-Plateaux à 7h, à bord d'un avion d'Air Algérie, devant par la suite assurer à partir de 8h le vol régulier AH1108 Sétif-Paris, n'est pas arrivé à l'heure prévue. A l'instar des hôtes du ministre, dans l'obligation de poireauter des heures durant, d'autant plus que certains se sont présentés devant le siège de la wilaya à 6h, comme spécifié sur le programme de la visite, les voyageurs à destination de la capitale française ont, une nouvelle fois, dû prendre leur mal en patience. Comme la communication n'est pas le point fort des accompagnateurs de M. Talaï, personne n'a voulu souffler mot sur les raisons du retard enregistré par l'avion d'un ministre, décollant de surcroît d'Alger et à la première heure de la journée. Pour éclairer nos lanternes, des agents de la compagnie ont bien voulu lâcher le morceau. Sous le sceau de l'anonymat, ils révèlent que l'absence du commandant de bord chargé de la mission est à l'origine de cette énième fausse note. Celle-ci n'a pas été, nous dit-on, du goût du ministre, qui aurait piqué une colère noire. Il a fallu donc faire appel à un autre pilote pour que Boudjemaâ Talaï puisse mettre le cap sur la capitale des Hauts-Plateaux, où certains points ont été superficiellement abordés, notamment le fameux projet de doublement de la voie ferrée Sétif-El Ghourzi (Constantine) sur 118 km, traînant depuis 2006, date de son lancement. Pour éviter le courroux du ministre, les responsables de l'Agence nationale d'étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) — maître de l'ouvrage — ont explicitement éludé les dates d'entame et d'achèvement des travaux, ayant vu défiler bon nombre de walis et ministres des Transports n'y voyant que du feu…