Le problème des ascenseurs en panne persiste dans plusieurs sites AADL. A la cité d'El Achour (525 Logts), deux ascenseurs du bâtiment n°7 sont en panne depuis le 21 juillet à cause de l'«indisponibilité des pièces de rechange». Un parent d'élèves a pris la décision de prendre ses enfants en photo, avec, accrochés sur leur sac à dos des écriteaux, où il s'indigne d'une situation dont pâtiront les écoliers obligés de monter jusqu'au 15e étage. La photo, postée sur les réseaux sociaux, n'a pas fait réagir l'AADL, dont la filiale Gest-Immo dispose d'une équipe chargée de la réparation des ascenseurs. Des pannes récurrentes sont recensées sur l'ensemble des sites AADL. La filiale de Aïn Naâdja, qui a vu, nous a-t-on annoncé, ses équipes renforcées, n'arrive pas à prendre convenablement en charge ces équipements. «Aux Bananiers (Zerhouni Mokhtar, ndlr), où le site est plus au moins bien pris en charge, les ascenseurs tombent souvent en panne. Ma grand-mère, presque centenaire, a des contrôles réguliers chez son médecin traitant. Il me faut ameuter mes amis pour la descendre et la remonter au huitième étage», s'indigne Dahmane, résidant dans la partie «chinoise» du site. Le gérant s'en lave les mains. Même litanie chez Gest-Immo, dont les responsables expliquent les retards par une charge de travail importante et le manque récurrent de pièces de rechange, qu'«il faut acquérir rubis sur l'ongle à l'étranger». «Nous avons pris le soin de former une équipe sérieuse d'ingénieurs. Le mécanisme d'un ascenseur est pareil à celui d'un réacteur. C'est vous dire la délicatesse des opérations et le coût. Il nous arrive de fabriquer la pièce à notre niveau ou d'en acquérir une autre chez des entreprises nationales. En plus, le tort n'est pas à jeter sur l'administration. Les citoyens, qui transforment des ascenseurs en monte-charges sont aussi responsables», estime un employé qui a requis l'anonymat. Un privé pour la gestion des ascenseurs Le directeur général de Gest-Immo (filiale de l'AADL), Djamel-Eddine Taïbi, a été limogé après une enquête de l'IGF et des conclusions de la Conservation foncière sur les «indus occupants». Excepté ce «changement», rien ne bouge dans cette administration critiquée par les locataires. Le ministre de l'Habitat, M. Tebboune avait annoncé en 2013 des décisions pour améliorer la gestion et le cadre de vie dans les sites AADL. Lors d'une réunion avec les gestionnaires des cités relevant de la société Gest-Immo, lem inistre a affirmé que l'entretien et le nettoyage des cités seront «graduellement confiés à des entreprises spécialisées créées dans le cadre de l'Ansej». M. Tebboune, qui a déploré l'état lamentable de nombreuses cités AADL, en raison notamment des pannes récurrentes des ascenseurs et du manque d'hygiène, a annoncé que son département allait tenter l'expérience de «la gestion par concession». Une société spécialisée dans la gestion immobilière devait être retenue pour prendre en charge la gestion d'un site-pilote, à Alger. Deux ans après, l'idée est remise au goût du jour. Tout en annonçant un «redéploiement» de la gestion immobilière et «une campagne de mise en conformité» des cités de Ouled Fayet, El Achour, Sebala et des Bananiers, le directeur général de l'AADL, Belaribi, de passage sur la Chaîne III, a annoncé la décision de confier la gestion des parties communes à une entreprise qui sera créée avec le soutien de l'Ansej, avec laquelle l'AADL s'apprête à signer une convention . L'arrivée d'un privé sur ce marché juteux des ascenseurs est annoncée depuis quelque temps par des connaisseurs. «Quelque 400 ascenseurs installés à Alger ont été acheminés d'Italie et ne sont pas conformes. Les Chinois nous ont fourgué du mauvais matériel. Un privé a importé des centaines d'équipements qu'il voudrait écouler», nous signale-t-on sous le sceau de l'anonymat.