L'implantation d'une industrie automobile dans notre pays est un vieux projet qui a pris naissance au cours des années soixante et qui attend, à ce jour, d'être concrétisé. Qu'il s'agisse de véhicules industriels, de machinisme agricole ou de fabrication de matériel de travaux publics, plusieurs projets ont pu être réalisés et développés, mais l'industrie de l'automobile de tourisme a toujours subi de réelles vicissitudes. Aujourd'hui, le gouvernement semble finalement décidé à corriger le tir en lançant des projets de fabrication automobile locale, en partenariat avec des firmes internationales qui voient dans le marché algérien une réelle attractivité, compte tenu de la disponibilité d'une demande intérieure de plus de 500 000 véhicules particuliers par an, d'un réseau routier assez dense, d'un système de formation approprié dans ce domaine et de ressources financières appréciables. Selon certains experts, «notre économie peut viser à moyen terme un production de près de 800 000 véhicules tant pour le marché interne que pour l'exportation, en vue de garantir une compétitivité technique et commerciale des voitures produites localement». C'est ainsi qu'après avoir conclu le projet de partenariat avec Renault et lancé des négociations pour l'implantation d'une usine Peugeot en Algérie, le ministère de l'Industrie et des Mines vient d'annoncer que des accords ont été signés avec des partenaires italiens pour le montage de véhicules lourds Iveco et de voitures de marque Fiat. Outre la volonté affichée pour le développement d'une «véritable industrie automobile créatrice de richesse», le gouvernement entend, à travers cette stratégie, réduire substantiellement les énormes dépenses en devises dues aux importations de véhicules particuliers. Les achats automobiles ont coûté à l'Algérie, en 2014, plus de 6 milliards de dollars, soit 9% des importations globales du pays. Il est également prévu la création d'une activité industrielle de sous-traitance, à travers un tissu de PME spécialisées dans l'équipement automobile. Dans cette optique, le FCE est allé jusqu'à proposer au gouvernement de conditionner l'importation de véhicules par la production, en Algérie, de pièces de rechange de première monte (R1) destinées à l'exportation vers les usines automobiles à l'étranger. Cela aura pour avantage, explique l'organisation patronale, le transfert de technologie vers les entreprises algériennes et contribuera à équilibrer, à terme, la balance des importations. Les propositions du FCE pour cette filière industrielle visent un double objectif, à savoir l'augmentation des exportations hors hydrocarbures et le développement d'un tissu industriel local de sous-traitance automobile. Faut-il rappeler qu'en vertu de l'article 52 de la loi de finances 2014, les concessionnaires exerçant en Algérie sont tenus d'investir, dans un délai de trois ans, dans une activité industrielle ou semi-industrielle en relation avec leur activité.