Au terme de la rencontre qui s'est tenue à Bamako cette semaine, le Gatia et la CMA se sont engagés à ne plus faire parler les armes. La décision est salutaire, car trois mois après le parachèvement d'un accord de paix, l'instabilité perdure dans le nord du pays. Le remaniement était attendu depuis plusieurs semaines. Il a été officialisé, jeudi, par le président Ibrahim Boubacar Keïta. Plusieurs grands ministères ont changé de mains. Marie-Madeleine Togo arrive ainsi à la tête de la Santé et de l'Hygiène publique, en lieu et place d'Ousmane Koné, nommé au portefeuille de l'Assainissement, de l'Environnement et du Développement durable. Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile change également de locataire, le colonel Salif Traoré remplaçant le général Sada Samaké au portefeuille. A la Justice et aux Droits de l'homme, le garde des Sceaux, Mamadou Diarra, est remplacé par Mme Sanogo Aminata Mallé. Enfin, le ministre de l'Aménagement du territoire et de la Population, Cheickna Seydi Hamady Diawara, cède sa place à Sambel Bana Diallo. S'agissant de la crise malienne et de l'application des Accords d'Alger, la situation semble être à l'apaisement. Une délégation des rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad vient d'ailleurs de terminer une visite de deux jours dans la capitale malienne au cours de laquelle il a éte promis au président Ibrahim Boubacar Keïta de tout mettre en œuvre pour éviter de nouveaux affrontements. Une rencontre entre rebelles et représentants des groupes d'auto-défense pro-Bamako a également eu lieu. L'information mérite d'être signalée tant la CMA avait quasiment suspendu sa participation aux travaux du comité de suivi de l'Accord d'Alger. Mais depuis, ses adversaires sur le terrain — les groupes armés rassemblés au sein de la plateforme du Groupe auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia) — ont quitté leurs positions à Anéfis, répondant ainsi à l'appel du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et à la pression de la communauté internationale. La semaine dernière, dans les jours qui ont suivi le retrait des hommes du Gatia, les combattants de la CMA sont revenus occuper la ville. Au terme de la rencontre qui s'est tenue à Bamako cette semaine, les deux parties, Gatia et CMA, se sont engagées à ne plus faire parler les armes. La décision est salutaire, car trois mois après le parachèvement d'un accord de paix au Mali, l'instabilité perdure dans le nord du pays, miné par les rivalités tribales, les luttes d'influence et de trafics, y compris entre groupes signataires. Tirant acte de «la situation d'insécurité, l'absence de l'administration dans certaines localités, le retour non effectif des réfugiés» dans le Nord, le gouvernement, après consultation des partis politiques et de la société civile, a officiellement annoncé lundi dernier le report sine die des élections locales. Ceci pour dire que tout reste encore à faire au Mali.