Les collecteurs des ouvrages dits anciens, qui savent créer quelque essaim devant le menu achalandage étalé à même le sol, refilent le produit que la patine du temps n'a pas éculé. Des classiques brochés et polars divers aux manuels d'histoire médiévale, dont la reliure cousue vous plonge dans les réminiscences d'un temps passé, en passant par le lot de fictions et autres séries poche, posé en fatras pour les potentiels chalands en quête de souvenance, les occases que peuvent s'offrir les férus de la lecture ne sont pas rares. Les tarifs sont négociés selon, parfois, le caractère de la rue marchande et le label nostalgique qu'offre le livre. Au-delà de l'engorgement que les revendeurs génèrent au niveau des passages piétons (rue Hamani, la Grande-Poste...), la curiosité est suscitée chez les universitaires et autres consommateurs d'œuvres littéraires, paralittéraire et de poésie en général. La classe moyenne s'approprie, elle, le plus souvent les revues et magazines sportifs anciens tels les Miroir et France Foot. Les périodiques destinés à la gent féminine se taillent une part non négligeable de cette lecture qui demeure, tout compte fait, alléchante. Serait-ce un retour à un certain passé qu'on égrène avec passion lorsqu'on empruntait les livres du kiosque du coin ou serait-ce la cherté des livres chez le libraire qui fait que les gens se rabattent sur le revendeur pour faire plaisir à leurs méninges à moindre coût ? Chacun a, en tout cas, sa propre raison et les motivations sont nombreuses. Même les plus « friqués », nous dit-on, viennent « s'approvisionner » chez ces collecteurs de livres. Ces derniers consignent les commandes que leur font les clients. Il va de soi que le prix se trouve élevé parfois, nous dit un revendeur de la place de la Grande-Poste, car l'effort de recherche de l'ouvrage se paie !
