L'habitat rural est devenu, dans la plupart des villages de la wilaya de Tizi Ouzou, la seule solution pour des familles voulant en finir avec la crise du logement. D'où l'engouement à cette formule et l'amoncellement des dossiers au niveau des APC. Mais comme pour bloquer quelque peu le flux, le décret exécutif 08-142 du 11 mai 2008 conditionne pour chaque postulant la présentation d'une résidence de plus de cinq ans dans la commune où il a l'intention d'ériger son logis. Aussi, cette condition est considérée par les élus comme étant «superflue», sachant que le postulant pour un logement rural ne pourra pas avoir d'aide de l'Etat s'il n'a pas de certificat de possession de son lopin de terre. Or, ce document suffit à justifier sa «résidence» et ses liens au sol de ses ancêtres. Une autre mesure décriée par plus d'un élu, c'est l'iniquité dans la répartition des montants accordés, suivant les régions, privilégiant les wilayas du Sud par rapport à celles situées en montagne. En effet, pour le Sud où les terrains sont plats, le montant de l'aide est d'un million de dinars (100 millions de centimes). En revanche, pour les régions montagneuses, où les coûts de transport et de terrassement sont élevés, la subvention est de 700.000 DA. L'on se demande ainsi pourquoi ne pas aligner cette aide pour tout le monde au montant attribué aux régions du sud du pays. En outre, un maire déplorera la méthode d'attribution de cette aide, notamment lorsque la CNL (Caisse nationale du logement) vire la première tranche (60%) dès l'obtention du permis de construire sans que le demandeur n'érige la plateforme. Cette méthode fait que les APC sont aujourd'hui submergées par des demandeurs qui estiment qu'ils ont de fait le droit à la subvention en invoquant l'exemple de l'Ansej.