Selon le Croissant-Rouge palestinien, plus de 150 Palestiniens ont été blessés en 48 heures, touchés par des balles réelles ou en caoutchouc de l'armée israélienne. Le secrétaire général de l'ONU a demandé une enquête «rapide et transparente» sur ces violences qui ont conduit à la mort d'un enfant palestinien de 13 ans, tué par des soldats israéliens. Elle doit servir à déterminer «si l'utilisation de la force était proportionnelle». Les tensions entre Palestiniens et Israéliens se sont intensifiées ces derniers jours au point de réveiller le spectre d'une nouvelle intifadha à El Qods et dans toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël. Quatre Israéliens et cinq Palestiniens sont morts depuis jeudi. Des centaines de Palestiniens ont été blessés alors que se multipliaient les confrontations entre de jeunes lanceurs de pierres et les forces d'occupation israéliennes qui ripostent de plus en plus systématiquement à balles réelles. Pas plus loin qu'hier matin, un jeune Palestinien a été grièvement blessé par des tirs de colons israéliens en Cisjordanie occupée, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien. Le jeune Palestinien, âgé de 18 ans, a été blessé près de Beit Sahur par des tirs de colons, indique une source médicale. Les forces d'occupation israéliennes ont multiplié leurs attaques contre les Palestiniens, notamment ces deux derniers jours, et ont pris dimanche la mesure exceptionnelle de fermer la Vieille ville d'El Qods aux Palestiniens. Selon le Croissant-Rouge palestinien, plus de 150 Palestiniens ont été blessés en 48 heures, touchés par des balles réelles ou des projectiles en caoutchouc de l'armée israélienne. Face à cette situation, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté mardi Israël à mener une enquête exhaustive sur les récentes violences à Al Qods-Est et en Cisjordanie occupée, critiquant les démolitions punitives de maisons palestiniennes par Israël. Il a demandé une enquête «rapide et transparente» sur ces violences qui ont conduit à la mort d'un enfant palestinien de 13 ans, tué par des soldats israéliens. Elle doit servir à déterminer «si l'utilisation de la force était proportionnelle». D'après Ban Ki-moon, ces affrontements constituent «un nouveau signe inquiétant de violence qui pourrait devenir hors de contrôle». Les 2,8 millions de Palestiniens de Cisjordanie occupée sont frustrés ou exaspérés après des décennies de vaine attente d'un Etat indépendant et d'épreuves permanentes liées à l'occupation. Les tentatives d'Israël de judaïser El Qods et d'accaparer l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, catalysent les animosités. Au-delà des invectives des dirigeants, Israéliens et Palestiniens œuvraient à enrayer l'escalade. Israël a levé mardi les restrictions d'âge imposées aux fidèles musulmans pour accéder à l'Esplanade des Mosquées. Dans une interview au quotidien israélien Haaretz, le président palestinien Mahmoud Abbas a maintenu ses accusations contre Israël tout en assurant ne pas vouloir «un retour au cycle des violences». «Je suis prêt à agir contre la violence et je prends des mesures en ce sens», a-t-il dit. Sera-t-il entendu par les Palestiniens, pour lesquels la coupe est déjà pleine depuis trop longtemps ?