Un rapport de l'Onu accuse l'occupation israélienne de tuer des jeunes qui ont tenté de franchir les frontières libanaises lors de la commémoration de la Nakba, en ouvrant le feu le 15 mai, bien que la vie des soldats israéliens n'ait pas été en menacée. Le rapport du secrétaire général des Nations Unies élaboré par l'émissaire onusien au Liban, Michael Williams, indique que les soldats de l'armée israélienne ont fait usage d'armes, alors que les Palestiniens étaient désarmés. Ban Ki-moon a exprimé son inquiétude quant à l'utilisation par l'Etat hébreu d'armes contre des manifestants pacifistes. Le rapport affirme qu'Israël a violé la résolution de l'ONU 1701, étant donné que ses soldats ont tiré à balles réelles en direction des manifestants en dehors de la ligne bleue. C'est le quotidien israélien Haaretz, qui dit avoir obtenu une copie du rapport validé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et approuvé cette semaine par les 15 membres du Conseil de sécurité, qui en donne l'information. Le 15 mai, des milliers de manifestants palestiniens s'étaient réunis au Liban près de la frontière avec l'Etat hébreu pour commémorer la Nakba, l'exode des populations palestiniennes et le massacre qui s'en est suivi après la création forcée de l'Etat d'Israël en 1948. Lorsque les manifestants se sont approchés de la barrière de sécurité longeant la frontière, les troupes israéliennes ont froidement ouvert le feu à balles réelles perpétrant une tuerie. Sept civils sont tués et 11 blessés, selon les chiffres du rapport de l'ONU. Le document en question relève que les militaires israéliens ont «ouvert le feu à balles réelles directement contre des manifestants non armés» et souligne que la réaction des militaires «n'était pas proportionnée à la menace pour les soldats israéliens.» «Les forces israéliennes n'ont pas eu recours aux moyens classiques anti-émeutes avant d'utiliser leurs armes contre les manifestations», ajoute le rapport. «J'appelle les forces israéliennes à s'abstenir d'ouvrir le feu à balles réelles dans de telles situations, sauf lorsqu'elles sont clairement en situation de devoir assurer leur autodéfense», note le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, dans les conclusions du rapport. Le même jour, quatre autres manifestants avaient été tués par des tirs israéliens dans la partie du Golan syrien toujours occupé par Israël. Le rapport de l'ONU examine uniquement les violences à la frontière libanaise à la lumière d'une enquête de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Le rapport a suscité le courroux du ministère des Affaires étrangères israélien qui a accusé Michael Williams de manque d'objectivité. Le ministère israélien a décidé de boycotter Williams et de ne pas le recevoir en visite. M. B./agences