L'arrivée de l'armée omeyyade dirigée par Okba Ibn Nafaâ Al Fihri au Maghreb central (actuelle Algérie) marque le début de l'époque islamique en Algérie, qui sera marquée dans les annales de la philatélie algérienne par l'émission le 28/11/1970 du fameux timbre-poste à usage courant d'une valeur de 1,00 DA, et qui avait longtemps voyagé dans les courriers. Œuvre de Bachir Yelles, la figurine représente l'intérieur de la mosquée de Sidi Okba à Biskra, devenue le premier monument musulman au Maghreb, qui abrite la tombe de ce chef de l'armée des musulmans, vaincu et tué par le chef des Berbères, Koceila, en l'an 683. Bien auparavant, la Poste algérienne avait émis un timbre dans la série de l'art musulman (paru le 25/2/1967 et dessiné par Racim) consacré aux ruines de Sedrata, à Ouargla. Ces derniers prolongent l'art architectural de l'Etat rostomide, le premier Etat musulman dans le Maghreb central, qui a disparu après un règne de 148 ans, suite à la chute de sa capitale, Tahert, détruite par les Fatimides en l'an 909. Curieusement, on ne trouve aucune trace des Fatimides dans la philatélie algérienne, ni d'ailleurs des Zirides, qui étaient leurs gouverneurs berbères avant de proclamer leur indépendance. Par contre, la dynastie des Hammadides s'est vu représenter par un timbre du minaret de Kalaâ de Béni Hammad, dessiné par Ali Ali Khodja, émis en 1967. Dans l'histoire de la philatélie algérienne, c'est la dynastie des Almoravides (1040-1147) qui demeure la plus présente, avec cinq timbres, dont deux illustrant la mosquée de Tlemcen, parus en 1962 et 1970 (dessins de Pheulpin et Yelles), ainsi que la mosquée de Nedroma, paru en 2010, en plus de deux timbres sur le dinar almoravide émis en 1977 et 1992. Elle est suivie par celle des Almohades (1147-1269) avec trois timbres sur la monnaie de cette dynastie, émis en 1977 et 2014. La dynastie des Zianides, qui a pris la relève des Almohades, se trouve représentée uniquement par le timbre du dinar de cette époque paru en 1992, d'après un dessin de Sid Ahmed Bentounes. Sur les huit dynasties qui ont gouverné au Maghreb central, cinq sont présentes dans l'histoire philatélique algérienne à travers 12 timbres, ce qui est très insignifiant, en l'absence d'un intérêt pour l'histoire de l'Algérie depuis la conquête des musulmans jusqu'à l'arrivée des Turcs qui s'est étalée sur près de neuf siècles. Parmi les célèbres monuments oubliés, on trouve le fameux Djamaâ El Kebir d'Alger, construit en 1096 par le grand Youssouf Ibn Tachfin, roi puissant des Almoravides, mais aussi Djamaâ El Kebir de Constantine, réalisé durant la dynastie des Hammadides.