Le nom de feu Malik Aït Aoudia pour la maison de la presse de Tizi Ouzou, proposé par Hamid Grine, a été rejeté par la corporation. Avant même son inauguration le 22 octobre, la Maison de la presse de Tizi Ouzou est déjà sujette à controverses. L'Association des journalistes et des correspondants de Tizi Ouzou (AJCTO) s'est positionnée contre la baptisation de l'édifice décidée par le ministre de la Communication, Hamid Grine, au nom du regretté journaliste Malik Aït Aoudia. Le rejet de cette décision a été entériné hier lors de l'assemblée générale de la corporation de la presse de Tizi Ouzou. Le président de l'association, Samir Leslous, s'explique : «Nous ne nous positionnons pas contre le nom de Aït Aoudi dont nous saluons la mémoire, mais nous nous érigeons contre cette attitude méprisante du ministre de la Communication, qui a annoncé la baptisation sans demander notre avis. Malik Aït Aoudia est un journaliste d'envergure nationale et internationale et à ce titre, il mériterait qu'on baptise un établissement à sa dimension.» Les nombreux journalistes ont exprimé hier à l'unanimité leur exaspération devant cette situation créée par le ministre de la Communication. Un membre du bureau de l'AJCTO déplore : «Grine réclame une presse vertueuse et pour notre part, nous réclamons un ministre vertueux. Sa décision est unilatérale et méprisante. C'est une décision qu'il a prise au mépris de la corporation et de la loi aussi. Il a annoncé sa décision deux semaines avant que ne siège la commission des baptisations.» La Maison de la presse revendiquée depuis des années a été entièrement financée par l'APW de Tizi Ouzou. Elle compte une quarantaine de bureaux de différentes superficies. Son inauguration est annoncée pour le 22 octobre, Journée nationale de la presse. Une semaine est-elle suffisante pour achever les travaux qui sont toujours en cours ? En tout cas, ce projet attendu depuis au moins deux décennies est contrarié. Dans une déclaration, l'AJCTO a exprimé son «indignation et sa surprise devant ce fait accompli», alors que l'ancien wali avait assuré à l'AJCTO que «rien ne se ferait sans les journalistes». Ce revirement du ministre est reçu comme un coup d'assommoir autant par la presse que par les parents des journalistes décédés, notamment les victimes du terrorisme. Et, c'est ainsi que l'assemblée d'hier a adopté à l'unanimité l'idée d'appeler l'établissement Maison des martyrs de la presse, pour n'exclure aucun nom, a-t-on argumenté. Les journalistes ont également décidé d'organiser une action de protestation le jour de l'inauguration pour exprimer leur désapprobation. La gestion de cette Maison de la presse est un autre problème, elle serait gérée par la Maison de la presse Tahar Djaout d'Alger, qui devrait recevoir les demandes d'attribution de locaux.