Si pour certains, le cap des sénatoriales est franchi sans dégât notable, d'autres, par contre, feront face à un test décisif qui pourrait laisser des séquelles à moyen terme. La fièvre des sénatoriales surmontée, les partis politiques entament une autre phase. Celle du bilan. Si pour certains, le cap des sénatoriales est franchi sans dégât notable, d'autres, par contre, feront face à un test décisif qui pourrait laisser des séquelles à moyen terme. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) est le plus visé. Ce dernier réunira les structures de wilayas ce week-end à Zéralda. La rencontre, présidée par le chef du parti, Bouguerra Soltani, sera l'occasion d'«évaluer la participation du MSP au scrutin pour le renouvellement partiel du Sénat», nous confie M.Abderrahmane Saïdi, président du conseil consultatif. Dans ce chapitre, même si le rendez-vous du 29 décembre 2009 n'a pas souri à la formation islamiste qui perd son groupe parlementaire et se retrouve avec cinq sénateurs seulement, au niveau du parti l'on demeure serein. «Si l'on analyse les résultats, l'on remarquera que dans certaines wilayas le parti a réalisé de bons résultats. Nous avons frôlé la victoire dans plusieurs régions. Nous étions à égalité dans d'autres wilayas, sans omettre le fait que nos voix ont donné l'avantage à des élus issus de l'alliance stratégique (FLN et RND).» Mais dans les coulisses du parti, la défaite n'est pas encore digérée. Le président du Mouvement tentera justement d'endiguer cette colère ce week-end lors d'une réunion à huis clos en présence des élus. Contrairement aux autres formations, le MSP veut faire table rase de la dissidence dans la détermination des résultats. Pour M. Saïdi, la page de la dissidence «est tournée.» «Nous avons, a-t-il affirmé, un seul cas à Sétif, où notre élu a décidé de se présenter en candidat libre.Ce dernier a été exclu.» Le dossier des sénatoriales sera soumis en fin de mois au conseil consultatif, qui aura à arrêter également le programme du parti pour cette année. De son côté, le Front de libération nationale (FLN) passera en revue les résultats des sénatoriales, demain. Les cadres du parti examineront les résultats, à l'occasion d'un face-à-face avec le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, au siège du FLN. Que dira-t-il à ses militants? Ce dernier, qui avait de grandes ambitions pour son parti aux sénatoriales et rêvait d'une majorité confortable au sein du Sénat, vient de se rendre compte que le chemin est encore très long. Le FLN qui a placé 22 nouveaux sénateurs à la chambre haute, dont 3 indépendants, et qui risque de perdre un siège à Ouargla suite au recours déposé par le RND, tentera de décortiquer les raisons de cet échec. Cela devrait servir de «leçon» à la direction du parti à quelques semaines de la tenue du 9e congrès. Un rendez-vous pour lequel seront exclus les élus «révoltés». La situation est mieux maîtrisée dans la maison du Premier ministre et secrétaire général du RND. M.Ahmed Ouyahia, qui devra réunir son bureau national dans les prochains jours, sort conforté par cette expérience électorale. Il a réussi à placer 20 élus, et se rapproche à pas sûrs de la première force politique qui est le FLN. Ce résultat n'a pas surpris, paraît-il, le parti qui misait sur 25 sénateurs. Cette formation ne compte pas s'arrêter là. Un véritable travail de terrain est mis en oeuvre par le secrétariat du parti, qui adopte depuis deux ans un nouveau mot d'ordre: «la proximité». M.Ouyahia aura l'occasion de rencontrer les élus vers la fin du mois, à l'occasion de la tenue du conseil national. Une rencontre qui fixera les objectifs du parti et arrêtera son programme pour les six prochains mois. Ouyahia dévoilera à cette occasion les contours du pacte signé avec le Parti des travailleurs. Assurément, la classe politique vivra les prochains semaines au rythme des sénatoriales. La réaction la plus spectaculaire vient du FNA qui a décidé d'exclure 500 élus «réfractaires». C'est là première réplique forte des sénatoriales. Les autres formations seront-elles épargnées? Les élections seront refaites à Ouargla Le RND pourrait porter à 21 le nombre de ses élus au Sénat, et le FLN risque de perdre un siège à la faveur de la décision du Conseil constitutionnel qui a ordonné, lundi, la réorganisation des élections partielles dans la wilaya de Ouargla. En effet, dans un communiqué rendu public, l'institution de Boualem Bessaïeh a déclaré recevable dans la forme et dans le fond, un recours déposé par un élu RND. Il a décidé l'annulation, par conséquent, de l'élection dans la wilaya de Ouargla. «Suite à cette décision d'annulation, il appartient aux autorités compétentes de procéder à la réorganisation de l'élection dans cette wilaya dans un délai de huit (8) jours à compter de la notification de la décision d'annulation conformément à l'article 149 (alinéa 3) de la loi organique relative au régime électoral.» lit-on dans le communiqué. Le Conseil a déclaré aussi la recevabilité de six recours en la forme et leur rejet quant au fond car jugés infondés. Par ailleurs, il a observé que les procédures substantielles et les règles fixées pour la présentation des recours par la loi électorale et le règlement fixant les règles de fonctionnement du Conseil constitutionnel ont été respectées. Ce qui explique que l'ensemble des recours ont satisfait aux conditions légales requises et ont, par conséquent, été déclarés recevables en la forme. Paradoxalement, le Conseil ne s'est pas prononcé sur le cas des trois élus FLN qui se sont présentés en candidats libres.