A chaque fois qu'il pleut, Alger se bloque. Beaucoup de travail reste à faire pour limiter les inondations. Hier encore, la bouche du métro au tennis de Bachdjerrah a été partiellement inondée par les eaux pluviales. A l'origine du problème, la route limitrophe dont les avaloirs étaient obstrués. Le niveau de l'eau, apprend-on auprès des usagers, dépassait par endroit les 40 cm, avant qu'une partie ne se déverse dans les escaliers du métro. Pour éviter tout accident ou chute des usagers, des plaques signalant le danger ont été installées. Selon des sources oculaires, les agents d'entretien de la wilaya d'Alger ne sont arrivés sur les lieux pour pomper l'eau qu'une fois que la situation avait empiré. Ils ont trouvé toutes les peines du monde à repérer les avaloirs et autres voies d'évacuation bouchés depuis des mois suite aux travaux enclenchés par différents services. L'hiver n'étant pas encore arrivé, le pire est à craindre dans les prochaines semaines. A Alger, les habitants ont appris à se méfier des nouveaux projets réalisés ces dernières années. A chaque averse, il faut sortir le plan B, puisque les travaux engagés pour leur rendre la vie plus facile virent au cauchemar. A commencer par le tramway qui est à l'arrêt à chaque averse en raison des inondations empêchant sa circulation. La faille n'est certes pas dans le tram en tant que moyen de transport des voyageurs, mais dans l'absence de réseaux d'évacuation des eaux ou leur obstruction. Depuis son inauguration, la suspension du transport sur cette ligne s'est banalisée sans que les autorités compétentes et les responsables du projet ne daignent prendre des mesures pour en finir avec cette situation. Les trémies de la capitale, réalisées à coups de milliards et qui rendent un grand service aux automobilistes ne dérogent pas à la règle. Suite aux averses de la semaine dernière, la trémie de la place «Mauritania» était pratiquement impraticable. Le niveau de l'eau a dépassé les 50 cm, apprend-on. «J'ai eu peur que l'eau s'infiltre dans ma voiture. C'était très tôt le matin, j'ai dû rebrousser chemin», raconte un citoyen. La situation n'est guère meilleure concernant la trémie de la rue Hassiba Benbouali au Champ de manœuvres qui reçoit des flots importants d'eau ruisselant le long de la route et ne trouvant pas d'avaloirs pour leur évacuation. Interventions tous azimuts Cette situation «récurrente» n'a pas été de tout repos pour les agents de la Protection civile qui sont, signale-t-on, intervenus dans plusieurs localités de la capitale. Selon un bilan provisoire dressé par cette tutelle qui a pris effet depuis mardi à 19h jusqu'à hier après-midi, il y a eu une intervention au niveau de la localité de Birtouta où les dégâts des inondations ont plongé la localité dans une situation inextricable paralysant le trafic routier sur toutes les artères de cette ville. A l'est de la capitale, la commune de Bordj El Bahri a été fortement touchée par les précipitations et la trémie au niveau de Quahouet Chergui a été partiellement immergée par les eaux, indique-t-on. Toujours selon la même source, il y a eu une intervention au niveau du lieudit les Deux Moulins dans la commune de Bologhine afin d'évacuer les eaux pluviales qui ont obstrué l'artère principale menant vers les autres localités de l'ouest de la capitale. Selon le chargé de communication de la Protection civile d'Alger, M. Saïdj, «les dégâts matériels sont minimes et aucune perte humaine n'est à déplorer». Par ailleurs, la commune de Staouéli a enregistré l'arrêt total du transport en commun durant la matinée d'hier, nous a-t-on indiqué. Face à cette situation d'urgence, les autorités ont mobilisé des agents (Seaal et Asrout) dans chaque trémie. Ces derniers devront intervenir rapidement au niveau des réseaux d'assainissement pour éviter d'éventuelles inondations. Notons que la validité du bulletin météo spécial court jusqu'à cet après-midi.