Intervenant à l'ouverture, au Centre des conventions d'Oran, de la 6e édition du Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (26-28 octobre), le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a estimé à 27% la part d'électricité qui sera produite à partir du renouvelable à l'horizon 2030. Un engagement compris dans la Contribution prévue déterminée au niveau national (INDC) que l'Algérie a arrêtée le 4 septembre 2015, en prévision de la tenue de la COP21 en décembre prochain à Paris. L'objectif, qui consiste à produire 22 000 MW d'électricité à partir du renouvelable, n'est qu'une des actions qui visent, pour le cas de notre pays, à atteindre un taux de réduction des gaz à effet de serre compris entre 7 et 22%. Il s'agit également de réduire à moins de 1% les émissions des gaz torchés spécifiques à l'industrie pétrolière et gazière. Les autres actions difficilement quantifiables, car impliquant les comportements et choix individuels, concernent la généralisation de l'éclairage performant (lampes à basse consommation d'énergie, par exemple) et l'augmentation des parts du gaz de pétrole liquéfié (GPL-c) et du gaz naturel dans la consommation de carburants. L'industrie du renouvelable sera axée sur le solaire, selon le ministre qui estime que «ces actions ambitieuses nécessiteront des soutiens internationaux en matière de financement, de développement et de transfert de technologie». Le pendant de cet engagement sera la mise sur pied d'une véritable industrie, aujourd'hui balbutiante. «Notre programme de développement des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique adopté par le Conseil des ministres, le 24 mai 2015, est associé à un plan de formation, de capitalisation et de recherche développement déjà mis en œuvre», ajoute M. Khebri. Ainsi, un mécanisme de soutien aux énergies renouvelables, ouvert aux investisseurs publics et privés, est mis en place. Il octroie des garanties d'achat à un tarif étudié au profit des producteurs qui injecteront de l'électricité sur le réseau national. Les investisseurs potentiels bénéficieront d'avantages, notamment en ce qui concerne l'application des énergies renouvelables dans le domaine de l'agriculture ou leur utilisation dans les agglomérations isolées, précise Salah Khebri, qui prévient que des mesures seront également prises pour rationaliser la consommation d'énergie, comme la nécessité d'introduire l'isolation thermique dans les futurs bâtiments et la substitution progressive des carburants onéreux et polluants par des ressources disponibles et plus propres comme le GPL-c. Une des mesures de rationalisation consiste à augmenter les tarifs énergétiques, mais le ministre a assuré que «les citoyens ordinaires ne seront pas touchés», lors d'un point de presse improvisé à l'issue de sa longue visite de la quarantaine de stands, principalement d'opérateurs publics. Une industrie locale est nécessaire pour relever le défi et c'est ce qui se fait déjà dans le domaine du photovoltaïque, mais le gouvernement veut aller plus loin avec la mise en place d'un véritable réseau de sous-traitance pour limiter au maximum l'importation des produits et équipements, entrant dans le processus de fabrication et d'installation des nouvelles centrales énergétiques.