L'enquête sur les attentats de Paris avance rapidement en France, mais aussi en Belgique. Depuis samedi matin, c'est une certitude pour les autorités françaises : les attaques ont été planifiées en Syrie et préparées en Belgique. Les enquêteurs ont fuité, hier, aux médias occidentaux le nom du présumé commanditaire et cerveau des attaques terroristes de vendredi dernier. Il s'agirait de Abdelhamid Abaaoud, un Belge d'origine marocaine. Il est présenté comme un islamiste radical qui aurait rejoint la Syrie en 2013. Il y combat dans les rangs de Daech, ce qui lui a permis de gravir les échelons jusqu'à devenir l'un des responsables importants du groupe terroriste. Il a pris comme nom de guerre Abou Omar El Soussi. En plus d'une vidéo dans laquelle il est apparu en train de s'exhiber à Raqqa avec d'autres éléments de Daech, Abaaoud a accordé une interview à un magazine en ligne du groupe terroriste où il s'est vanté de pouvoir faire des allers-retours entre la Syrie et la Belgique sans être inquiété par les services occidentaux qui le traquent pourtant très activement. Il est, en tout cas, le terroriste belge le plus recherché. Il serait impliqué dans plusieurs affaires terroristes en Belgique et en France. Son nom est cité dans les enquêtes concernant l'attaque du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, la tentative d'attentat à Villejuif en avril 2015 et enfin dans l'attentat déjoué du train Thalys, Amsterdam-Paris, du 21 août 2015. Abdelhamid Abaaoud aurait eu des liens directs avec les auteurs de ces attaques. Le point commun entre tous ces terroristes et les kamikazes qui se sont fait exploser, à Paris et en Seine-Saint-Denis, est la ville belge de Molenbeek, désormais considérée comme la base arrière du terrorisme pour l'Europe occidentale. Hier encore, la police belge a effectué une descente dans un quartier de cette commune à la recherche de Salah Abdeslam, a priori très proche également d'Abaaoud. En vain, il n'y était pas. Salah, le frère de l'un des kamikazes identifiés, est soupçonné par la police française d'être le huitième homme du groupe terroriste qui a commis les attentats de Paris. Il est sous mandat d'arrêt international. Concernant les terroristes, morts dans les attentats, cinq sur sept ont été déjà identifiés par la police scientifique française hier soir. Le premier à être identifié était Omar Ismaïl Mostefaï, l'un des kamikazes du Bataclan. Le deuxième Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser au boulevard Voltaire. Les pistes mènent en Belgique Le troisième était Bilal Hadfi, un jeune Franco-Belge de 20 ans qui a déclenché le dispositif de sa ceinture explosive devant une des portes du Stade de France. Hier, un quatrième kamikaze, dont le corps a été retrouvé à l'intérieur de la salle de spectacle Le Bataclan, a été identifié comme étant Samy Amimour. Il est connu des services antiterroristes français, après qu'il eut tenté de partir au Yémen en octobre 2012. Il a été mis en examen pour «association terroriste». En 2013, il a violé son contrôle judicaire et fui vers la Syrie. Le cinquième kamikaze serait le propriétaire du fameux passeport syrien retrouvé près du Stade de France. Néanmoins, des sources judicaires ont expliqué à la presse française que des doutes planent encore sur l'authenticité du passeport qui porte le nom d'Ahmad Al Mohammad. Les enquêteurs français, en attendant de confirmer s'il s'agit d'une identité véridique, ont trouvé une concordance entre les empreintes papillaires du kamikaze et celles relevées sur un immigré syrien fiché en Grèce. Autrement dit, le kamikaze serait entré en Europe en tant que réfugié syrien via les côtes grecques. Durant l'après-midi d'hier, des médias français ont supposé l'existence d'une quatrième équipe terroriste, alors que le parquet de Paris n'en a énuméré que trois. C'est cette équipe qui aurait récupéré, par voiture, le très recherché Salah Abdeslam. Ce nouveau groupe qui entre en jeu serait composé d'au moins deux personnes originaires de Molenbeek.