L'Association nationale des familles des disparus (ANFD) vient de mettre en garde tous ceux qui tentent d'utiliser la détresse des familles en vue de se repositionner en interlocuteurs des pouvoirs publics, lit-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Aussi, cette ONG dénonce le fait que le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH) refuse de recevoir une délégation de l'ANFD au motif que cette association ne serait pas agréée. La demande d'entrevue a été formulée par une correspondance adressée à Mustapha Farouk Ksentini, le 10 août dernier. L'initiative d'une telle rencontre, précise-t-on, a été prise lors de l'assemblée générale de l'ANFD tenue le 5 août dernier. Selon toujours le communiqué, l'ANFD voulait des éclaircissements sur les déclarations publiques contradictoires du président de la CNCPPDH au sujet des personnes disparues après interpellation par les corps constitués de l'Etat. Il a fallu attendre le 15 août dernier pour qu'un membre de la CNCPPDH, en l'occurrence M. Bousseta, informe l'ANFD que sa demande ne peut être satisfaite. Ce qui amènera cette ONG à considérer que « cette attitude participe des pressions et des menaces exercées sur les membres les plus actifs de l'association pour qu'ils renoncent au combat pour la vérité ou qu'ils collaborent au processus de l'indemnisation et de l'oubli rejetté par les familles ». L'ANFD ne manquant pas de rappeler, au passage, que depuis 1998, date de sa création, aucune institution de l'Etat ne lui a opposé un refus. Il est à préciser que l'Association nationale des familles de disparus (ANFD) de Lila Ighil, SOS Disparus de Fatima Yous et le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) de Nassera Dutour ne cessent de réclamer l'établissement de la vérité. Une étape qui doit être abordée, selon ces ONG, avant l'opération d'indemnisation et la démarche de réconciliation nationale.