Pour la première fois, un film Indigènes met en scène un pan de l'histoire de France occulté, non inscrite dans la mémoire collective française : celle de ces hommes mobilisés dans les colonies pour se battre aux côtés de Français de souche et de pieds noirs pour la France. Faire comprendre aux jeunes français de parents immigrés qu'ils ont une histoire en commun avec la France, qu'ils sont " légitimes " dans ce pays, que leurs grands-parents se sont battus pour la libération de la France, et que cela fait d'eux des " Français à part entière ". C'est le but que s'est assigné Rachid Bouchareb, fils d'immigrés algériens, en signant avec Indigènes son cinquième long métrage. " Mon premier besoin, c'était de comprendre ma propre histoire. Qu'avaient vécu nos ancêtres, à nous enfants d'immigrés, sous la colonisation ? Quel rôle ont joué nos grands-parents et nos parents dans la guerre et puis la reconstruction de la France ? Je porte ce souci, et ce projet, depuis des années ", affirme Rachid Bouchareb dans Libération. … Quoi qu'il en soit, je ne vois pas Indigènes comme un film communautaire pour la communauté maghrébine. Ni moi, ni les comédiens ! C'est un acte général d'affirmation de notre identité française, pour tous les fils de l'immigration ! " Indigènes sort dans les salles ce mercredi. Promis à un succès certain, il suscite d'ores et déjà un très grand engouement. La sortie du film a été précédée par des avant-premières, depuis le 30 août, dans toute la France. Des milliers de spectateurs, notamment des jeunes, des enseignants l'ont déjà vu. Le jury du 59e Festival présidé par Wong Kar-wai a attribué le prix d'interprétation masculine aux cinq acteurs principaux d' Indigènes. Rachid Bouchareb a fait des films pour la télévision (Des années déchirées, l'Honneur de ma famille...) et pour le cinéma (Cheb, Little Senegal...), il a créé en 1989 avec Jean Bréhat et Jean Bigot 3B productions.