Le dernier épisode d'une dilapidation des deniers publics et celui d'un ruineux vestige de la politique de l'injonction viennent d'être conclus. En effet, en visite à Hammam Bou Hadjar, le wali a ordonné le rasage pur et simple d'un marché couvert qui devait dégorger l'unique de la ville des thermes. A l'époque, en 1998, c'était le règne de la DEC, les autorités avaient jugé qu'il fallait vider de ses occupants une esplanade couverte voisine de la mairie, et ce, pour une pas si évidente raison sécuritaire. Cet espace accueillait les étals des marchands de fruits et légumes et avait fini par supplanter le voisin mais exigu marché couvert datant de l'ère coloniale. C'est sur un autre espace, au nord ouest de la ville, qu'il fut donné ordre à l'Agence foncière communale d'ériger un nouveau marché. Les travaux de viabilisation et la structure légère installée, coûtèrent les yeux de la tête. Mais encore, sa conception était si mauvaise qu'en été, les fruits et légumes se fanaient au bout d'une ou de deux heures. C'était la ruine pour les commerçants. Pis, le marché n'était pas assez fréquenté par la clientèle potentielle. En effet, les décideurs avaient décidé de son injection près du quartier Soler parce qu'il y avait un idéal terrain d'assiette disponible. Or, non seulement, à cette époque, la ville s'était étendue plutôt du côté Est et Sud que vers l'ouest, ce qui avait d'autant plus éloigné le lieu des emplettes pour les Bouhdjariens. Le premier marché l'était également pour beaucoup mais lui, était situé au centre ville, avec la mairie et la poste à côté ainsi qu'une multitude de cafés, lieux de tous les rendez-vous. Du côté de Soler, rien de tout cela n'existait. De la sorte, à travers la ville, des commerces d'alimentation générale se multiplièrent proposant également des fruits et légumes. Ainsi, en 2001, au bout de même pas trois années, le marché couvert flambant neuf est déserté. Lors de la visite du wali, il s'y construisait à côté des LSP et il y avait besoin d'espaces pour en construire d'autres. Le désolé marché qui avait coûté 8 millions de DA, était devenu une écurie pour un charretier et le réceptacle de tous les outrages.