Lors d'une conférence de presse organisée hier, les membres du Groupe des 19 ont, une nouvelle fois, réaffirmé leur engagement à aller jusqu'au bout de leur démarche. Relevant le caractère «abject» de la pression qui s'exerce sur la secrétaire générale du PT ces derniers temps et l'interprétant comme une réaction qui vise à déstabiliser tout le groupe, ils ont, à l'occasion, exprimé leur soutien à Louisa Hanoune. Les animateurs de cette démarche envisagent d'aller jusqu'au bout de leur initiative. «Je suis triste et profondément touchée par la mort de Hocine Aït Ahmed, un combattant de la première heure et de haut rang. Je suis également ébranlée qu'aujourd'hui, date de l'anniversaire de la mort de Houari Boumediène, nous vivions le branlement de la souveraineté de l'Etat.» Ces mots sont de Zohra Drif-Bitat. En pleurs et très chagrinée par ce qui se passe en Algérie, Mme Bitat, la moudjahida et sénatrice du tiers présidentiel, a hier lors d'une conférence de presse animée par les représentants du Groupe des 19 au siège du Parti des travailleurs (PT) dénoncé le contenu de la loi de finances 2016 et surtout les articles visant la privatisation du patrimoine national. La moudjahida a également dénoncé les attaques qu'elle qualifie de «bassesses» dirigées contre Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT. «L'initiative et la démarche du Groupe des 19 a dérangé certains cercles et la preuve nous a été donnée par la campagne horrible orchestrée contre Hanoune, sa famille et les militants du PT. Nous nous attendons au pire, mais ces gens doivent savoir que nous n'allons pas abdiquer», tranche la sénatrice. S'exprimant au nom du Groupe et tour à tour Louisa Hanoune, Khalida Toumi et Rachid Boudjedra, les animateurs de la conférence, ont affirmé leur détermination à poursuivre leur combat et à aller jusqu'au bout de leur conviction, en dépit des attaques, des provocations et des pressions qu'ils subissent au quotidien. Toumi, Boudjedra et Bitat ont exprimé leur soutien à Hanoune à la suite des attaques et la campagne médiatique menées contre sa personne, sa famille et les militants de son parti. Lors de son intervention, elle est revenue sur la lettre demandant audience au président Bouteflika et la lettre signée par les 94 députés demandant au premier magistrat du pays de ne pas signer la loi de finances 2016 dans sa version initiale. Pour Mme Hanoune, la démarche des députés a une dimension patriotique et renferme plusieurs points de jonction avec l'initiative des 19. «Nous soutenons la démarche des parlementaires. Ensemble, nous partageons les mêmes inquiétudes. Il existe beaucoup de convergences entre les deux démarches. Certains élus du FLN ont aussi saisi le Président pour donner le coup de force lors de l'adoption de LF 2016», affirme Hanoune qui ne comprend pas pourquoi une demande d'audience au Président a suscité tant de manœuvres alors qu'en Tunisie, 42 parlementaires ayant demandé audience au président Béji Caïd Essebsi ont été reçus sans aucun problème. «Ce pays voisin est plus démocrate. En ce qui nous concerne, nous n'allons pas reculer et nous continuons notre combat», s'exclame la leader du PT, qui pense que le pays sera en danger si le Président signe de la LF 2016, car les Algériens ne resteront pas les bras croisés... Une pétition, affirme-t-elle, est lancée à partir de la wilaya de Djelfa en faveur du Groupe demandant audience au Président et remercie le peuple qui lui a manifesté sa solidarité et son soutien après les attaques qu'elle a subies de différentes parties. L'ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, a déploré quant à elle les pratiques mafieuses et terroristes utilisées par certaines personnes pour s'attaquer à tous ceux qui s'opposent à leur projet. «Ils se sont attaqués à Louisa Hanoune dans le but de la faire taire. C'est le retour aux méthodes des années 1990 et le recours à la pensée totalitaire. Le totalitarisme a été appliqué sur Hanoune», dénonce Mme Toumi qui ne comprend pas le silence du chef de l'Exécutif, du ministre de la Justice et celui de la Communication quant à la campagne médiatique orchestrée contre Hanoune. Khalida Toumi explique que malgré les méthodes sales et dangereuses de ces personnes, le Groupe des 19 ne reculera pas, il ira de l'avant. «L'Algérie n'est pas un bien vacant», lance-t-elle tout en exprimant sa reconnaissance au président de la République. «Bouteflika a des convictions et ce n'est pas lui qui approuverait les dispositions antinationales contenues dans la loi de finances de 2016. Je parle en connaissance de cause», conclut Khalida Toumi.