Les localités enclavées de la capitale sont les moins bien servies en transport. Le secteur du transport fait considérablement défaut dans les bourgades ouest de l'Algérois. Les populations issues des communes de la ceinture de la capitale comme Mahelma, Rahmania, Souidania, Ouled Fayet, Khraïssia et Tessala El Merdja s'échinent, bon gré mal gré, à se mouvoir d'une localité à une autre en subissant les aléas d'un secteur qui ne veut pas sortir de sa torpeur. Ces localités abritent des stations «improvisés», et les quelques bus privés qui sont en situation de quasi-monopole n'arrivent plus à prendre en charge le nombre de plus en plus grandissant de citoyens issus des nouveaux pôles urbains. Dans la localité de Mahelma, qui se trouve à la lisière de la capitale, le nombre de bus qui assure le transport se comptent sur le bout des doigts et ne servent que peu de communes, au grand dam des usagers, a-t-on constaté. «Pour me rapprocher de Chéraga, je dois rallier plusieurs stations avant d'atteindre ma destination, c'est pénible», se lamente un voyageur et de renchérir : «Nous avons fondé beaucoup d'espoir à l'annonce de la dotation de l'Etusa d'une flotte de 400 autres bus, mais cette dernière a été malheureusement annulée aussitôt», regrette-t-il. D'autres ne s'embarrassent pas, et à défaut de prendre leur mal en patience, jettent leur dévolu sur l'offre des taxis «clandestins». Ces derniers saisissent l'occasion et multiplient les prix par dix par rapport aux bus. «Au lieu de payer 10 DA dans la soirée pour aller de Ouled Fayet à Sidi Abdellah, le trajet revient à 100 DA, voire plus», se plaint un père de famille. Après l'inexplicable annulation de l'Etusa des «quelques» dessertes vers Sidi Abdallah et Mahelma, ce qui va rendre la tâche plus complexe, c'est la fermeture prochaine de l'Institut du sport relevant de l'université d'Alger après celle de l'Institut de l'archéologie, nous a-t-on fait savoir. Par ricochet, le transport universitaire, partagé entre étudiants et citoyens, sera inexistant. Une situation qui ne fera que plonger davantage la localité dans l'enclavement. Le manque de transport dans la commune de Ouled Fayet n'est pas en reste. Les usagers de cette agglomération se résignent à attendre des heures durant, sans pour autant parvenir à rejoindre leur destination. «Je travaille à Alger-centre, je dois prendre deux à trois correspondances pour rallier mon lieu de travail ; le soir, je dois refaire le même parcours», nous a témoigné une quinquagénaire, l'air désespéré. Transport estudiantin convoité Il va sans dire que cette situation pénalisante a provoqué des dommages collatéraux importants, vu que le transport universitaire est pris d'assaut par des personnes qui n'y ont pas droit, au grand désarroi des étudiants. Aux abords des pôles universitaires de Ouled Fayet et Souidania, les voyageurs récalcitrants arrivent à s'incruster parmi les étudiants et utiliser leur moyen de transport. L'un des étudiants rencontrés devant le pôle universitaire Ouled Fayet 3 n'a pas manqué de signifier son désappointement. «Les bus réservés aux étudiants sont constamment envahis par les citoyens, en particulier les seniors avec la complaisance des contrôleurs qui laissent faire. Cela accentue encore plus nos souffrances au quotidien», se lamente notre interlocuteur. La situation n'est pas meilleure à Khraïssia. Cette localité, dépourvue de station et d'une ligne directe de bus qui doit assurer la desserte vers le centre d'Alger, tente tant bien que mal à offrir un service de transport des plus aléatoires. Toutefois, pour atteindre coûte que coûte leur destination, les usagers prennent les bus qui mènent vers Douéra, Chéraga et Birtouta. Pour rappel, durant une récente session de l'Apw consacrée au volet du transport, le directeur du secteur a fait état d'un manque flagrant de moyens de transport dans les localités de Mahelma, Rahmania, Souidania, Khraïssia, Tessala El Merdja et Ouled Chbel où les citoyens sont mis à rude épreuve. La tutelle du transport, qui ne daigne pas répondre à nos sollicitations, sera-t-elle prête à soulever la problématique pour combler le déficit !