Le tribunal de Constantine, situé à Ziadia, a condamné hier, A.B., médecin résidente à la maternité de Sidi Mabrouk, à six mois de prison avec sursis et une amende de 30 000 DA pour négligence ayant causé la mort d'un nouveau-né. L'affaire remonte au 6 juin de l'année écoulée, quand le mari d'une parturiente a déposé une plainte au niveau du 4e arrondissement de la sureté urbaine contre une résidente en 3e année gynécologie exerçant à la maternité Sidi Mabrouk, dans laquelle sa femme a accouché, pour négligence médicale, ayant causé le décès d'un bébé de sexe féminin. Lors du procès qui s'est déroulé, il y a 15 jours, la victime M.H., a déclaré qu'elle était enceinte de 7 mois, et que son gynécologue l'avait orienté en urgence vers la maternité de Sidi Mabrouk avec un rapport détaillé sur son état jugé délicat. Selon son médecin, elle devrait accoucher rapidement, particulièrement qu'elle avait des douleurs inhabituelles. Le mari s'est dit choqué quand les médecins de cet établissement ont refusé de prendre en charge sa femme, estimant qu'il n'était pas encore temps pour elle d'accoucher. Souffrant de douleurs atroces, la femme reviendra avec son mari le lendemain à la même maternité, mais elle s'est vue refuser son admission. Le mari déplacera sa femme jusqu'à l'hôpital de Ali Mendjeli, avant de passer au CHU Ben Badis. Les médecins lui ont expliqué que le cas de sa femme est délicat et elle devrait être admise à la maternité de Sidi Mabrouk. Devant le juge, la victime a affirmé qu'elle est retournée le 6 juin à la maternité de Sidi Mabrouk, car son état s'est dégradé, déclarant qu'elle a été maltraitée, car « elle a dérangé les résidentes». Examinée, selon ses propos, par une sage-femme, la plaignante a été transférée vers la salle d'accouchement sans être accompagnée. «C'est au moment où je me suis installée sur le lit que le bébé est tombé au sol sur sa tête; il est mort sur place», a-t-elle ajouté. Le nouveau-né a été déplacé par une femme de ménage vers une autre salle. Les déclarations de la victime sur la mort de son bébé ont été approuvées par le rapport du médecin légiste. Pour rappel, le procureur de la République a requis 18 mois de prison ferme contre l'accusée. Cette dernière s'est défendue en soulevant l'absence d'un médecin spécialiste durant la nuit de l'incident. «Nous étions 8 résidentes de garde, alors pourquoi on n'a voulu m'imputer à moi seule la responsabilité», a-t-elle déclaré. Rappelons qu'il y a une semaine, les médecins résidents avaient organisé un mouvement de protestation, marquant un arrêt de travail au sein de la maternité de Sidi Mabrouk en signe de solidarité avec l'accusée.