Bien que Annaba soit dotée d'un nouveau wali et d'un chef de daïra, ses habitants souffrent toujours de l'état de ses routes. Les priorités dans les travaux de bitumage ne sont pas judicieuses, puisqu'on s'attelle à asphalter celles qui n'affichent pas le besoin au détriment d'autres qui en souffrent depuis plusieurs années. Il en est ainsi de la majorité des rues du chef-lieu et celles de ses banlieues qui sont dans un état plus que déplorable. Certaines routes, dont la détérioration remonte à plusieurs années, n'ont pu être bitumées jusqu'alors. Elles sont devenues impraticables en période de pluie, à l'image de celles des cités l'Orangerie, Geni-Sider, Seybouse, Oued D'heb, les Cités Auzas, Bormet l Gaz et Oued Forcha. Pis, certaines sont devenues inaccessibles même aux véhicules. De l'autre côté, des entreprises privées de bitumage sont à l'œuvre, notamment du côté de la corniche de Annaba, la voie express reliant le CHU et la plage Rizi Amor, ainsi que celle la RN44 desservant la commune de Berrahal. «Elles n'ont pas besoin d'être refaites puisque ces routes étaient en très bon état avant l'engagement des travaux. Celles qui présentent un besoin pressant pour la population sont malheureusement ignorées. Nous n'arrivons plus à comprendre la logique de ceux qui ont la charge de décider», s'étonnent les habitants de la cité de l'Orangerie, dont les routes sont en chantier permanent depuis plusieurs années. Devant l'absence d'une prise en charge de leur doléance, des résidents de la cité de l'Orangerie, notamment ceux des quartiers Abbas Leghrour, Boutefnouchet, Abdelaziz et Bouguerra Mohamed ne cessent de crier à qui veut les entendre pour mettre fin à ce désastre qui incombe à l'incompétence des responsables locaux. Bien que leur entretien ne soit pas nécessaire, les nouvelles routes ne sont, néanmoins, pas réalisées avec la qualité requise. Les usagers ayant emprunté l'une ou l'autre à bord d'un véhicule ont remarqué l'ondulation du tapis routier donnant l'impression de rouler sur une série interminable de dos-d'âne. «Y a-t-il quelqu'un dans la wilaya de Annaba, notamment au niveau de la direction des travaux public (DTP), qui contrôle la qualité des routes avant leur réception. En pleine période de crise, des enveloppes à coups de milliards sont déboursées en contrepartie d'une qualité médiocre de bitumage», fulminent des chauffeurs de taxi interrogés par El Watan. Ainsi, ces imperfections et le non-respect des normes qualitatives des travaux dont le silence des autorités locales est plus que complice seront cachés malheureusement au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s'apprête à rendre visite à Annaba cette semaine. Il ne remarquera certainement pas la laideur et le paysage lugubre qu'a troqués Annaba contre son titre de coquette. Son itinéraire ne comportera sûrement pas un passage à la cité Didouche Mourad où une véritable favela s'est installée en plein centre-ville. Il sera conduit à travers des circuits bien étudiés qui ne feront pas découvrir au Premier ministre la misère dans laquelle vivent la majorité des habitants du chef-lieu.