Le Maroc continue de verrouiller l'accès aux villes occupées du Sahara-Occidental. Hier encore, le royaume chérifien a refusé à la dernière minute l'entrée sur les villes sahraouies d'une délégation de députés européens, consacrée à la question du Sahara-Occidental. Pourtant « la délégation ad hoc pour le Sahara-Occidental » du Parlement européen avait négocié sa venue depuis un an et obtenu un « accord de principe » des autorités marocaines, selon le président de cette délégation, l'eurodéputé chypriote Ioannis Kasoulides. Cependant, le président de la Chambre des députés marocain, Abdelwahed Radi, l'a annulée lundi, soit 48 heures avant le début de la visite, précise le communiqué de la délégation européenne. Rabat estime que des membres de cette délégation soutiennent la thèse du Polisario et a, par conséquent, demandé le report de la visite afin que le « parlement réfléchisse sur l'équilibre » de la composition de la délégation. Dans son communiqué, M. Kasoulides souligne que « la composition (de la délégation) a été fixée irrévocablement par les groupes politiques du Parlement européen » et regrette que les autorités marocaines « persistent à considérer qu'elles auraient un droit de regard sur la désignation de chacun des membres ». Le président de la délégation récuse également les accusations de partialité, assurant qu'elle aborde la question du Sahara-Occidental « dans une optique humanitaire et régionale dans un esprit d'impartialité ».