Considérée comme étant l'une des wilayas les plus polluées du pays, Annaba sera dotée de deux établissements publics (EPIC) et d'un nouveau centre d'enfouissement technique (CET). C'est ce qu'a annoncé jeudi le wali de Annaba lors de son intervention à la session de l'APW. «Je vous annonce que deux structures destinées à la gestion de l'environnement à Annaba ont été créées. Gérée par la commune, Bouna Propre, le premier établissement public (EPIC), a été mis en place le 1er mars au niveau du secteur III. Sa vocation est le nettoiement. Il est doté de tout le matériel nécessaire pour accomplir sa mission. Le second est nommé Ame Urge, il a signé une convention avec la direction de l'environnement et sera installé dans quelques jours. Son rôle porte sur l'entretien de l'éclairage public, les espaces verts et les routes urbaines. Il a été équipé de niveleuses et d'un retro-chargeur acquis auprès de l'ENMTP. Parallèlement, nous avons prévu la création d'un autre centre d'enfouissement à la nouvelle ville de Draâ Erriche, dont le coût d'investissement est de 500 millions de dinars. Les travaux débuteront en juin 2016», a-t-il révélé. Sur le volet de traitement de déchets ménagers, le rapport de la commission de l'APW, chargée de l'environnement de la wilaya, était très critique. Il y est indiqué «Avec quelque 800 000 habitants, la wilaya de Annaba ne possède que cinq sites qui reçoivent ses déchets urbains, ce qui demeure insuffisant.» Intervenant dans ce contexte, le responsable du centre d'enfouissement de déchets de Berka Zarga a alerté : «Dans six mois, ce centre ne pourra plus prendre en charge les déchets des cinq communes, en l'occurrence Annaba, El Bouni, Sidi Amar, El Hadjar et Oued El Aneb. Il est plus qu'urgent de procéder à la création d'un autre centre à grande capacité.» La réponse du wali à cette urgence ne s'est pas fait attendre. Présent à cette session, il a déclaré : «Le centre d'enfouissement de Berka Zarga bénéficiera d'une enveloppe de 150 millions de dinars à l'effet de créer de nouveaux casiers. Mieux, dans le cadre du dispositif du Calpiref, nous avons donné l'accord pour sept demandes d'entreprises spécialisées dans le recyclage des ordures ménagères à la commune de Aïn El Berda.» Cependant, le rapport de la commission de l'environnement ne s'est pas limité à ces seules insuffisances. Tous responsables Il a relevé, entre autres, que l'inspection régionale de l'environnement, dont le siège est à Annaba, n'est pas encore opérationnelle et dénoncé l'absence de coordination entre la direction de l'environnement et la société allemande de gestion des déchets ménagers GIZ. A la lecture de ce rapport, il a été souligné qu'au chapitre de l'environnement, la wilaya de Annaba a octroyé une enveloppe de 476 millions de dinars, dispatchée à travers les douze communes. Toutes les assemblées gèrent mal cette enveloppe, eu égard de leurs situations en matière de pollution urbaine. Une situation qui a fait que des ordures ménagères jonchent quotidiennement les rues, impactant ainsi la santé publique. C'est un danger permanant pour la santé des citoyens, affirme-t-on. «Dernièrement, il a été recensé pas moins de 13 cas de typhoïde dus au manque d'hygiène et de salubrité», étayent les auteurs de ce rapport qui accusent ceux qui sont en charge de la sensibilisation d'avoir failli à leur mission morale. Il en est ainsi, entre autres, de la société civile dont la Fédération des associations des quartiers. Egalement chargée de la sensibilisation, l'information et la formation, «la Maison de l'environnement n'assure malheureusement pas le volet de la formation, et ce, par manque de moyens», regrette la commission. La pollution n'est pas uniquement les déchets ménagers, mais aussi les animaux errants, les espaces verts dégradés, les plages jonchées de tessons de bouteilles et canettes de bière, les eaux usées débordant des caves, les immeubles non ravalés, etc. En ce qui concerne ce dernier aspect, la direction de l'OPGI a été mise à l'index, particulièrement à propos de l'état lamentable de plusieurs immeubles dans certains quartiers et même en plein centre-ville. «Certains immeubles n'ont pas été peints depuis des années. D'autres souffrent des eaux usées débordant des caves. En période pluviale, il y en a encore qui sont privés de l'étanchéité, à l'exemple des immeubles de la cité du 11 Décembre et celle d'El Abtal. Quant à la présence des déchets ménagers aux bords des routes, cela relève de l'incivisme des citoyens», a estimé Noureddine Klaïa, vice-président de l'APW de Annaba.