Adepte de positions provocatrices et souvent belliqueuses, l'Arabie Saoudite vient mettre son nez beaucoup plus loin de son nid. Le royaume saoudien, que le monde soupçonne d'être l'un des plus grands sponsors du terrorisme islamiste, compte violer le droit international en allant investir dans les territoires du Sahara occidental. L'information a été donnée, il y a deux jours, par l'ambassadeur d'Arabie Saoudite à Rabat. Abdelaziz El Khouja, qui a rencontré le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, le jour de la présence de Ban Ki-moon en Algérie, a en effet tenu à préciser que les investissements que comptent réaliser le royaume wahhabite au Sahara occidental sont un signe du soutien politique de Riyad à Rabat. «C'est un message fort par lequel nous exprimons notre soutien à l'intégrité territoriale du Maroc. Et notre engagement, avec tous nos moyens, au développement de ces provinces», a déclaré l'ambassadeur saoudien qui ajoutera, selon les médias marocains, que «les efforts déployés par l'Arabie Saoudite en faveur du développement économique au Maroc contribueront au développement économique de l'Arabie Saoudite». Le timing de cette annonce saoudienne est minutieusement choisi ; il coïncide avec la tournée qu'a effectuée le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, dans la région. Le responsable onusien, qui s'est rendu en Mauritanie, dans les territoires libérés et en Algérie, a en effet affiché sa volonté de relancer les négociations entre les deux parties autour de l'autodétermination du peuple sahraoui. Une affirmation qui signifie que la proposition marocaine de doter le Sahara occidental d'un statut d'«autonomie avancée» n'est plus d'actualité. Cette annone saoudienne est en réalité une réponse à l'appel à l'aide lancé la semaine dernière par le Maroc. Deux ministres marocains, à savoir Mohamed Hassad pour l'Intérieur et Mohamed Boussaid pour les Finances, ont effectué une tournée dans le Golfe pour supplier les pétromonarchies d'aider économiquement leur pays. En contrepartie, le Maroc, seul pays africain à faire partie du Conseil de coopération du Golfe, envoie son armée combattre aux côtés des Saoudiens dans plusieurs régions du monde. Ainsi, les forces marocaines, représentées notamment par des avions de combat, pilonnent depuis plusieurs mois des localités au Yémen. Rabat avait participé, également, à la coalition internationale qui avait attaqué l'Irak en 1991. Au-delà de la coopération économique, l'Arabie Saoudite, qui fait pourtant face à une grave crise économique due à la chute des prix du pétrole, confirme ainsi sa position d'un pays qui se mêle des conflits qui se déroulent loin de ses frontières. Et au lieu d'aider à régler les conflits, le pays des Al Saoud sème le désordre et crée des zizanies dont personne ne veut.