L'avocat des défenseurs des droits de l'homme, Noureddine Ahmine, est dans le viseur de son barreau depuis près de deux mois. L'infatigable militant des causes justes, connu de tous les activistes, est poursuivi dans deux affaires, simultanément à Médéa et Ghardaïa. Son cas rappelle, pour beaucoup, celui de ses confrères d'Oran et de Sidi Bel Abbès, radiés après avoir dénoncé «la mauvaise gestion» de leurs bâtonniers respectifs. Dans la première affaire, instruite par son barreau à Médéa, Me Ahmine est sommé de comparaître devant un conseil disciplinaire pour une histoire qui remonte à 2012. «C'est un client dont l'affaire remonte à 2009 qui s'est plaint devant le barreau. Il me reproche de ne pas avoir fait appel de son affaire déférée devant la section sociale, où il demandait une promotion de catégorie d'un échelon», explique l'avocat. Sauf que le conseil de l'Ordre a fait resurgir l'affaire en question quatre ans plus tard. L'avocat a été auditionné par le conseil de l'Ordre et a comparu devant la même instance le 5 mars dernier. Assisté de deux de ses confrères, Me Ahmine a demandé le renvoi pour mieux préparer le dossier. L'avocat est poursuivi de nouveau durant cette semaine. Cette fois-ci, c'est le parquet de Ghardaïa qui lui notifie l'accusation. Me Ahmine est désormais poursuivi pour «outrage à corps constitué». «L'affaire remontre au 19 janvier 2014. J'ai déposé, pour le compte de mon client, une plainte pour coups et blessures qui ont entraîné la mort contre un groupe d'individus et également pour non-assistance par la police», explique Me Ahmine. La date de son passage en conseil disciplinaire n'a pas encore été arrêtée. Quant à l'autre affaire, l'avocat nous informe qu'il n'a pas encore été convoqué par le juge d'instruction. «Je lie toute cette histoire à mes activités de défenseur des droits de l'homme car, franchement, je ne vois pas un autre motif», analyse-t-il.