Slim Othmani, directeur général de NCA-Rouiba : «Donner de la cohérence à la réglementation» «En tant que chefs d'entreprise, nous devons avoir accès à la devise et pouvoir effectuer nos transactions en monnaie étrangère, en euro ou en dollar. Mais ce dont nous avons le plus besoin, c'est d'un mécanisme qui nous protège des risques de change. Cette nouvelle réglementation, prévue pour les bureaux de change — mais pas seulement — pourra-t-elle assurer cette tâche ? Nous sommes en droit de nous demander à quoi ces bureaux vont-ils servir, au moment où le dinar algérien subit des dépréciations importantes et sa convertibilité n'est pas consacrée. Il faudrait donc donner de la cohérence à cette réglementation, en œuvrant pour la stabilité du dinar et éviter que ces bureaux ne deviennent un autre ‘square Port-Saïd'.»
M. Benhamadi, P-DG de Condor : «Formaliser l'activité de change» «Ce projet de réforme du fonctionnement des bureaux de change doit être clair, pour ne pas se retrouver dans une situation où l'on ne ferait que rééditer un autre marché parallèle de la devise. La formalisation de cette activité, dont le rôle économique est important, doit se faire avec un taux rémunérateur attractif, avec une double parité du dinar, jusqu'à ce que l'on parvienne à terme à la convertibilité totale du dinar et la disparition du marché informel.» Lyes Kerrar, directeur du cabinet Humilis «Laisser le marché à la concurrence» «Le problème qui se pose actuellement au niveau des bureaux de change concerne la marge de rémunération sur les commissions, fixée à 1%. Les transactions ne peuvent se faire qu'autour du cours officiel. Si on veut faire fonctionner correctement le marché du change, il faudrait que ces bureaux puissent travailler dans une concurrence totale, en dehors des cours officiels et sans que la marge ne soit réglementée. Le marché parallèle de la devise n'aura pas, ainsi, lieu d'exister. Ce fonctionnement ne nécessite pas, pour le moment, la convertibilité totale du dinar, même si nous sommes obligés d'aller à long terme vers cette convertibilité. Le plus important aujourd'hui est d'instaurer une certaine confiance dans ce marché, mettre en place des réformes et fixer un calendrier pour arriver, à terme, à une convertibilité totale du dinar.» Hacen Khelifati, directeur général d'Alliance Assurances : «Une bonne chose pour les chefs d'entreprise» «Un nouveau système de fonctionnement des bureaux de change va permettre, pour les chefs d'entreprise, de mieux gérer leur trésorerie et d'anticiper sur les risques de change auxquels ils sont constamment confrontés. Cela va également permettre de canaliser le flux de devises sur le marché et diminuer, un tant soit peu, le différentiel entre le cours officiel et parallèle. Mais pour le citoyen lambda, le plus gros avantage tiré à partir de ces bureaux de change au fonctionnement nouveau, serait de réhabiliter l'allocation touristique jugée actuellement médiocre, pour peu que le taux de rémunération sur les commissions soit correct. Cette réorganisation du marché sera, enfin, une phase transitoire pour une convertibilité totale du dinar dans quelques années.» L. M .