Se consacrant à la recherche et aux études sur l'Histoire nationale, l'association El Khaldounia organise, les 7 et 8 mai, avec le soutien de la direction de la culture de Biskra, un séminaire national sur « La résistance des Zaâtcha à la colonisation française ». Ayant à cœur de commémorer le 160e anniversaire de « cette bataille sanglante, au cours de laquelle plus de 1 000 combattants algériens sont tombés au champ d'honneur, des milliers de palmiers incendiés et le village ancestral de Lichana, distant de Biskra de 30 km, transformé en un tas de ruines », indiquent les initiateurs de cette rencontre qui se tiendra au musée Colonel Chaâbani, et à laquelle a été conviée une pléiade d'historiens, de chercheurs et de professeurs émérites, dont Mohamed-Larbi Zebiri, B.Mehassi, Mohamed Abdelhadi, Y.Menasria, B.Tlemceni, K.Birem, M.Yahiaoui et N.Masmodi. Ceux-ci présenteront des communications embrassant tous les aspects de la lutte acharnée des Algériens pour garder leurs terres et contrecarrer les desseins de la France, des conditions qui ont prévalu à l'envahissement des Ziban, des conséquences humaines, économiques et sociales de la résistance et de la défaite des Zaâtcha, ainsi que d'autres thèmes. Menée par Cheikh Bouziane, la Révolte des Zaâtcha a donné du fil à retordre aux généraux français, lesquels, stoppés dans leur progression vers le Grand Sud pendant des années, décident d'employer les grands moyens. En 1849, soit 19 ans après avoir accosté à Sidi Fredj, une armée suréquipée de 27 000 fantassins et cavaliers, commandée par le général Herbion, déferle sur les Ziban. La bataille fait rage pendant des jours. Cheikh Bouziane, son fils et son plus fidèle compagnon d'armes, Cheikh Moussa Darkaoui, sont faits prisonniers. Ils sont tous les 3 décapités et leurs têtes plantées sur des pieux pour terroriser la population et écraser toute velléité future de rébellion. A noter qu'en marge de cette manifestation, un collectif d'historiens compte saisir les autorités compétentes pour demander le rapatriement des 3 têtes qui sont actuellement entreposées au musée d'anthropologie de Paris afin qu' « elles soient décemment enterrées en Algérie », a précisé le président de l'association El Khaldounia.