Condamné à tort près de Londres après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, Lotfi Raïssi (32 ans) a entamé mardi une procédure judiciaire, cherchant à obtenir réparation pour ses cinq mois passés en prison. Il avait été accusé à tort d'avoir entraîné certains des terroristes responsables des attentats de New York et Washington en septembre 2001. Il avait été arrêté le 21 septembre suivant à la demande des Américains, placé à l'isolement 23 heures par jour dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres et prévenu qu'il serait probablement extradé vers les Etats-Unis où il risquait la peine de mort. En février, après des mois d'enquête, il avait été libéré, et deux mois plus tard, un juge l'avait publiquement innocenté. Le ministère britannique de l'Intérieur a cependant estimé qu'il n'avait pas droit à compensation l'an dernier, faisant valoir que ces compensations n'étaient possibles que pour des erreurs liées à des affaires criminelles et non à des demandes d'extradition. L'avocat de Raïssi, Edward Fitzgerald, a souligné mardi devant la Cour d'appel de Londres que les accusations contre son client, basées sur une demande d'extradition américaine, avaient été « complètement infondées ».« Ma vie a été détruite. J'avais choisi d'être pilote, je m'étais battu pour ça. Mais parce que j'étais Algérien, musulman, arabe et pilote, j'ai été victime d'une erreur judiciaire (...) J'étais coupable et j'ai dû prouver mon innocence », a dénoncé de son côté Lotfi Raïssi, selon lequel sa détention a nui à sa réputation et lui a créé des difficultés psychologiques. L'affaire continue mercredi.