Lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère de l'Education nationale, Mme Benghebrit a exprimé hier son «regret» et sa «tristesse» de «voir des enseignants dans cette situation». Il n'y aura pas d'intégration directe des enseignants contractuels. «Toutes les dispositions possibles dans le cadre du respect de la réglementation ont été prises pour satisfaire la revendication de ces contractuels qui n'acceptent toujours pas de reprendre leurs postes et refusent toute négociation», a déclaré hier la ministre de l'Education nationale. Ainsi, elle ne veut pas céder au chantage des protestataires qui, avec leur revendication, «risquent d'ouvrir la brèche à tous les dépassements», explique la ministre, appelant ces enseignants à rejoindre leurs postes et à s'inscrire pour le concours du 30 avril avant la clôture des inscriptions. Invitant les protestataires à «une trêve pour l'école, une trêve pour les enfants». Lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère, Mme Benghebrit a exprimé hier son «regret» et sa «tristesse» de «voir des enseignants dans cette situation». La ministre craint des «retombées psychologiques» chez les élèves et les enseignants eux-mêmes «exposés à la dégradation de l'image de l'enseignant de cette manière». La première responsable du secteur de l'éducation a voulu «prendre à témoin toute la société concernant tout ce qui a été fait autour du dossier et le refus des protestataires à toute forme de dialogue». Mme Benghebrit a dénoncé la campagne d'amplification et de spéculations autour de cette question avec des informations erronées. Face au risque de débordement brandi par les partisans de l'intégration directe des contractuels, la ministre préfère se référer à la législation, seule référence d'arbitrage. Elle s'accroche au principe de l'équité et de la légalité que les enseignants devraient cultiver devant les enfants. «L'enseignement n'est pas comme n'importe quel métier et l'exemplarité, la lutte contre la tricherie et l'équité en constituent un élément essentiel», rappelle la ministre. «Nul n'est au-dessus de la loi et si aujourd'hui cinq ans après l'intégration de tous les contractuels en 2011 (plus de 35 000 enseignants contractuels intégrés sans concours), des parties veulent obtenir encore une dérogation à la loi, cela reflète un manque de planification, dont le ministère de l'Education est responsable», ajoute Mme Benghebrit. Elle explique que les besoins en recrutement sont dictés par la carte scolaire et que l'objectif tracé par ses services aujourd'hui est de rompre, très prochainement, avec le système de recrutement direct. «Nos besoins seront alors satisfaits par les sortants des Ecoles normales, dont le nombre sera fixé selon les postes disponibles.» Les raisons empêchant l'intégration sans concours est le souci d'équité vis-à-vis des 876 160 autres candidats qui se sont inscrits pour ledit concours et également vis-à-vis des contractuels des autres corps de l'éducation qui compte au total près de 80 000 fonctionnaires contractuels et qui menacent, eux aussi, de protester si jamais intégration directe il y a. La ministre dénonce le fait que l'on impute toutes les tensions générées par le chômage au système de recrutement du secteur de l'éducation au moment où tous les secteurs de la Fonction publique emploient des effectifs du pré-emploi, de l'insertion professionnelle et autres formules temporaires. Sur cette même question, Mme Benghebrit appelle les médias, notamment les chaînes privées, et les parlementaires qui se sont impliqués dans les débats «à ne pas se tromper justement de débats et à vérifier la véracité des informations qui risquent de déstabiliser les 2 millions d'élèves qui vont passer des examens nationaux et leurs familles avec de fausses informations». La ministre rappelle les mesures prises pour privilégier les candidatures des contractuels, qui est considérée par toute la communauté scolaire comme une «intégration implicite», en plus des garanties de transparence au prochain concours. Il faut souligner que 7 syndicats sur les 8 signataires de la charte de la stabilité ont formé un front de protestation contre toute éventuelle tentative d'intégration directe, «ceci par souci de légalité et de respect de l'activité syndicale», expliquent les représentants de ces syndicats.