Des locaux ont été attribués à des personnes qui ne les exploitent pas. Des marchés fermés et laissés à l'abandon. Toutes les structures commerciales nouvellement réalisées à Baraki sont sinon fermées, du moins mal exploitées. Nombre de lacunes ont été relevées par le coordinateur du bureau exécutif de l'Union générale des commerçants et artisans algériens de la wilaya d'Alger, (Ugcaa), Sid Ali Boukerrouche. «Nous avons, dans le cadre des prérogatives qui sont les nôtres, relevé un certain nombre de lacunes dans la gestion des espaces commerciaux à Baraki. Nous sommes arrivés à la conclusion suivante : la gestion de l'APC est chaotique et hasardeuse», soutient-il. D'après notre interlocuteur, le délaissement et la mauvaise gestion ont atteint toutes les structures commerciales, que ce soit les marchés de proximité, marchés couverts ou locaux commerciaux. «L'ancienne structure commerciale Souk El Fellah a été totalement restaurée. La structure est passée alors de 170 locaux à 68. La réhabilitation de la structure a coûté beaucoup d'argent, pour qu'en fin de compte elle ne soit pas exploitée de manière efficiente. Des locaux dans l'enceinte du marché ont été attribués à certaines personnes, dont un médecin, un avocat et une coiffeuse. Le marché est resté fermé depuis 2012, date de l'élaboration de la liste des bénéficiaires. Tout cela a été fait alors que la structure n'appartient même pas à l'APC. Le marché dépend du ministère du Commerce. Certains locaux sont loués à des personnes qui en ont fait des dortoirs. Cela pour vous dire que les bénéficiaires ne sont pas forcément des commerçants», confie-t-il. S'agissant du marché Boudadas, il a été aménagé en 2002 ; en 2006, l'APC a procédé à la vente aux enchères de ses 100 locaux. «Depuis cette date, le marché est resté fermé faute de raccordement au réseau d'électricité et de l'eau. Des années sont passées et l'APC n'a rien fait pour régler le problème», affirme encore M. Boukerrouche. «Le marché a coûté 7 milliards de centimes et n'est toujours pas exploité. L'APC, en guise de solution, procède à l'expulsion de 50 propriétaires», déplore-t-il. Dans le même ordre d'idées et concernant les marchés dits de proximité, Sid Ali Boukerrouche dira que «les quatre marchés que compte la commune de Baraki, à savoir ceux d'El Merdja, Boukaraâ, cité El Mihoub et le marché de la cité des 700 Logements sont tous fermés et inexploités, et ce, depuis leur ouverture en 2007. Au fil des ans, la dégradation et le délabrement ont fait leur effet. Les autorités locales ont complètement délaissé ces espaces qui sont devenus, entre-temps, des lieux insalubres et malfamés. Outre ces structures, le coordinateur du bureau exécutif de l'Ugcaa dénonce «la vente, au dinar symbolique, d'un hangar de plus de 7000 m2 à un particulier alors qu'il appartenait à la Sempac, donc au ministère du Commerce et non à l'APC de Baraki», déclare-t-il, et d'ajouter : «La mauvaise gestion a atteint également le marché central Saïd Yahiaoui, qui n'a pas été réhabilité, ou du moins entretenu depuis 1978.» Quant aux locaux dits du président de la République, selon Sid Ali Boukerrouche «ils sont également inexploités, alors qu'ils ont coûté au contribuable plus de 20 milliards de centimes. Seule une gargote est ouverte, le reste des locaux sont fermés pour certains d'entre eux, les autres sont complètement délaissés et insalubres», dira-t-il. Et de conclure : «On demande que les pouvoirs publics ouvrent une enquête approfondie sur la gestion des espaces commerciaux par les responsables locaux.»