Comme annoncé par le ministre de l'Intérieur, les forces de sécurité ont encerclé les contractuels de l'éducation qui campent depuis 10 jours à proximité de la cité des 950 Logements à Boudouaou, à l'ouest de Boumerdès. Tout a commencé dans la nuit de jeudi. Des renforts de policiers ont été déployés autour de la tente des contractuels. «Les policiers nous ont demandé de ramasser nos bagages et de les mettre dans la tente où nous résistons depuis 10 jours. Ce sont les prémices d'une évacuation par la force, mais nous n'allons pas céder», nous a confié un contractuel joint par téléphone. Tous les accès menant vers la place où campent environ 800 protestataires ont été fermés à la circulation. L'étau se resserre. Les services de sécurité mènent une guerre psychologique aux contractuels. «Ceux qui sortent à l'extérieur du bouclier sécuritaire, même pour aller se soulager, ne sont pas autorisés à rentrer dans le campement. C'est une stratégie qui vise à vider en douceur la place de l'Intégration», explique l'un des meneurs du mouvement de protestation des contractuels de l'éducation. Le réseau téléphonique a été brouillé toute la journée d'hier aux alentours de la cité des 950 Logements, apprend-on des syndicalistes du Snapap. Pour rappel, les contractuels de l'éducation ont entamé, le 27 mars dernier depuis Béjaïa, une marche vers la capitale, pour réclamer leur intégration dans leurs postes sans condition. Mais à Boudouaou, ils ont été empêchés de poursuivre leur chemin vers Alger par les forces de sécurité. Ni la grève de la faim enclenchée par les contractuels, qui est dans son 11e jour, ni les protestations des syndicats de l'éducation n'ont fléchi la position du ministère de tutelle, qui refuse l'intégration aux contractuels, leur imposant de passer par le concours.