Abdelkrim Abada, chargé des affaires courantes au FLN, a lancé, hier, un appel à l'adresse des militants du parti afin qu'ils s'unissent pour garantir, ensemble, le bon déroulement du 8e congrès bis, dont la date de la tenue n'a pas été encore fixée. L'appel de Abada porte deux « cachets ». Il a été lancé à la fois au nom de la commission nationale de la gestion des affaires quotidiennes du parti et du comité exécutif, installé par le comité central (CC) issu du 7e congrès. C'est du moins ce qu'on peut comprendre de la déclaration sanctionnant les travaux de la réunion du comité exécutif tenue au siège national du parti. Lors de la réunion d'hier, le comité exécutif s'est penché sur le bilan des activités du parti tant sur le plan national qu'au niveau local. Il s'est également échiné à analyser « les résultats des efforts et des démarches des kasmas et des mouhafadhas entreprises en vue de ressouder la base ». Le comité exécutif a constaté, au cours des débats, « la nécessité de poursuivre et de multiplier les contacts et les rencontres d'évaluation et de coordination avec les mouhafadhas afin que tout soit prêt pour la reprise des travaux du CC » laissé ouvert depuis mai dernier. Dans la même déclaration, il n'est pas précisé la date de la reprise de la réunion du CC. Seul l'ordre du jour a été donné. Ainsi, le CC se focalisera sur la date de la tenue du congrès, en faisant le point sur l'état d'avancement des préparatifs. Le comité exécutif se réunira, est-il encore précisé, à chaque fois que la situation l'exige. En outre, avec la déclaration d'hier, le comité exécutif, et en premier lieu Abada, invite l'ensemble des militants qui « se sentent marginalisés ou exclus du parti » à prendre contact avec la direction nationale en vue de surpasser la situation conflictuelle qui secoue le parti. Une manière aussi de s'adresser aux compagnons de Tayeb Yenoune, chef de file et porte-parole de la dissidence du mouvement de redressement, et de leur tendre la perche. La dissidence, rappelle-t-on, n'a pas cessé, par la voix de Tayeb Yenoune, de brandir la menace de « faire échouer » la tenue du 8e congrès bis tant que Belkhadem ne répond pas favorablement à leurs doléances. La « source » de la scission des rangs du « mouvement de redressement », et donc du FLN, est la composante de la commission nationale de préparation du congrès que préside Belkhadem. Cette commission, selon les acteurs de la dissidence, compte parmi ses membres des pro-Benflis, ce qu'elle n'admet pas, arguant que « ce sont ces gens-là qui ont été derrière l'échec du 8e congrès ». Les dissidents du parti iront plus loin en accusant Belkhadem d'avoir exclu « des militants ayant sué pour arracher le FLN des mains de Benflis ». La dernière sortie des animateurs de la dissidence remonte à mardi dernier. Ce jour-là, les redresseurs du « mouvement de redressement » ont réitéré leur décision d'installer une commission nationale parallèle pour élire leurs propres congressistes qui iront au même congrès dit « rassembleur ».