Ahmed Ouyahia a été réélu, hier, secrétaire général du RND lors du congrès extraordinaire du parti tenu à l'hôtel El Aurassi d'Alger. 1513 voix l'ont porté à ce poste, contre 21 pour son concurrent Belkacem Mellah, alors que 61 voix ont été annulées. A l'ouverture du congrès, Ouyahia a prononcé un discours d'apaisement. Contre toute attente, lui qui ne rate aucune occasion pour critiquer l'opposition, lui a tendu la main, cette fois-ci, et s'est dit prêt à travailler avec elle. «J'espère que notre rassemblement sera ouvert au dialogue avec les partis de l'opposition autour de tout projet ou initiative respectueux de la Constitution et des institutions du pays», a déclaré Ouyahia qui tient, apparemment, toujours à l'alliance présidentielle puisqu'il a émis le souhait de voir sa formation développer un effort commun avec les autres partis de la majorité. Un appel qu'il a déjà lancé, mais qui n'a pas eu l'effet escompté chez son allié au sein du pouvoir, le FLN. D'ailleurs, à ces assises qui ont vu la présence de 1600 congressistes, Amar Saadani — c'était prévisible — était absent ; seuls quelques cadres et députés du vieux parti ont répondu a l'invitation, de même que les anciens et actuels ministres du RND, notamment Cherif Rahmani, Youcef Yousfi, Mohamed Mebarki, Abdeslam Bouchouareb… A l'ouverture des travaux de ce congrès étaient présents le Premier ministre Abdelmalek Sellal, Amar Ghoul (président de TAJ), Ali Haddad (président du FCE), des chefs d'entreprises et des syndicalistes. Dans son discours, Ouyahia a évoqué les prises de position du RND que ce soit sur le plan politique, économique ou social, et a souhaité que son parti «reste éloigné du populisme et du dogmatisme paralysant». Pour l'orateur, la conjoncture économique marquée par une chute de 70% des recettes en devises du pays exige «l'union sacrée». C'était l'occasion, pour Ouyahia, de fustiger encore une fois le MAK dirigé par Ferhat Mhenni : «Des tentatives de porter atteinte à l'unité nationale se manifestent de plus en plus à travers un groupuscule local dont les connexions extérieures viennent d'être confirmées par le sinistre Bernard Henri Levy qui a été à l'origine de la destruction d'un pays frère voisin.» Ouyahia a réitéré le soutien indéfectible de son parti au président Bouteflika. Ses opposants, dont Nouria Hafsi, ont fait le déplacement à El Aurassi mais n'ont pas assisté aux travaux. Ahmed Ouyahia leur a répliqué que le congrès, même extraordinaire, ne peut se limiter à «une simple opération organique» alors que l'Algérie subit l'impact sévère de la crise sur le marché mondial du pétrole. Le congrès ne peut non plus faire l'impasse sur la situation grave prévalant dans le voisinage et dont l'une des conséquences, explique Ouyahia, se manifeste à travers des tentatives criminelles d'introduire des quantités énormes d'armement.