Pour le ministre des Finances, «l'emprunt obligataire n'est qu'un moyen parmi tant d'autres» pouvant permettre de diversifier les ressources de financement, d'autant que «les capacités d'endettement interne ou externe du pays sont énormes, avec un ratio de dette sur PIB de 8% seulement». Lancé le 17 avril dernier, l'emprunt obligataire d'Etat, baptisé «Emprunt national pour la croissance économique» boucle sa troisième semaine. Selon le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, «des dizaines de milliards de dinars ont déjà été reçus au niveau des sites et centres de souscription». Tout en précisant que l'opération se déroule «dans de bonnes conditions», le ministre a indiqué que ces fonds sont appelés à croître, dans les jours à venir, du fait que les grands souscripteurs, notamment les entreprises, «doivent respecter une certaine procédure pour valider, en interne, l'opération de souscription à cet emprunt». Interrogé, hier lors d'une rencontre au siège du ministère, sur les mécanismes mis en place pour vérifier l'origine des fonds injectés dans cette opération, le premier argentier du pays a affirmé que «tout argent propre est le bienvenu», précisant que l'emprunt national suit son cours «parallèlement aux dispositifs existant en matière de contrôle et de vérification». Quant à l'utilisation finale de l'argent collecté, le ministre a fait savoir que les fonds sont destinés au financement de la croissance économique à travers les projets d'investissement structurels. Pour lui, «le pays ne peut plus compter uniquement sur les ressources budgétaires pour financer ces investissements, d'où la nécessité de recourir à des financements participatifs». Et d'expliquer que l'emprunt obligataire n'est qu'un moyen parmi tant d'autres pouvant permettre de diversifier les ressources de financement, d'autant que «les capacités d'endettement, interne ou externe, du pays sont énormes, avec un ratio de dette sur PIB de 8% seulement». Le ministre délégué chargé du Budget et de la Prospective, Hadji Baba Ammi, est revenu, pour sa part, sur les dernières statistiques reflétant la hausse du déficit du Trésor public avec, notamment, une hausse des dépenses budgétaires, précisant que cette situation est due au fait que le rythme des dépenses adopté en 2015 se prolonge systématiquement aux premiers mois de 2016. «Nous ne pouvons pas arrêter ce rythme brusquement au risque de provoquer un choc mais, progressivement, ce rythme sera appelé à s'adapter aux ressources disponibles dans les 4 ou 5 prochains mois», a-t-il expliqué. Pour le ministre, cette conjoncture n'est que «temporaire» et dénote beaucoup plus d'une hausse du rythme de croissance du pays et non pas d'une baisse des ressources. Quant au budget de fonctionnement, M. Benkhalfa a tenu à assurer que les ressources ordinaires couvrent à hauteur de 120% les dépenses de fonctionnement. Le ministère des Finances a noté, dans des statistiques révélées il y a quelques jours, pour les seuls mois de janvier et février 2016, une augmentation des dépenses budgétaires à près de 2040 milliards de dinars, contre 1222,6 milliards de dinars sur la même période 2015, soit une hausse de 66,85%.