Nous voulons rétablir la culture de la billetterie pour les spectacles artistiques comme le théâtre, le cinéma les concerts de musique», a déclaré Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture, dimanche au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger. Selon lui, seules les expositions d'art pictural seront accessibles gratuitement. L'Opéra d'Alger, qui sera ouvert bientôt, sera le modèle à suivre en matière de paiement pour les spectacles. Le nouveau directeur de l'Opéra, le compositeur et chanteur Noureddine Saoudi, est chargé par le ministère de la Culture d'étudier les expériences commerciales de la Scala de Milan et de l'Opéra du Caire. «Nous allons choisir la formule la plus pratique pour l'adapter à l'Opéra d'Alger. L'idéal serait d'arriver à l'autonomie financière de cet établissement une année après son ouverture au public», a-t-il précisé. Durant sa première année d'activité, l'Opéra d'Alger recevra une subvention de l'Etat. Le sponsoring sera sollicité lors des prochains festivals. «Nous avons réduit les budgets des festivals. Leurs responsables doivent s'adapter à la situation, ils ne peuvent pas dépasser dans leurs dépenses les budgets qui leur ont été alloués. Les erreurs de gestion ne seront plus tolérées. Nous avons demandé aux fonctionnaires du ministère de la Culture de ne plus diriger les festivals mais de les accompagner», a-t-il souligné. Il a cité le cas du cinéma à propos du financement public. «Certains ont réalisé un film avec 3 millions de dinars et ont décroché des grands prix à l'étranger. D'autres ont pris de l'argent et continuent à demander un soutien de l'Etat pour terminer leurs films alors qu'on ne sait pas ce qu'ils vont nous ramener», a noté M. Mihoubi, précisant que la qualité d'un produit culturel ne dépend pas des sommes qui lui sont consacrées. Selon lui, l'Etat ne peut pas financer seul les activités culturelles en Algérie. «La culture concerne l'ensemble de la société. Nous encourageons l'implication des sociétés privées et des hommes d'affaires dans le soutien de l'action culturelle. Nous leur lançons même un appel pour s'impliquer davantage. Que les organisateurs de spectacles et les agences d'événementiel prennent des initiatives, ils auront notre soutien. Ils doivent uniquement se conformer au cahier de charges et respecter les règles. Nous souhaitons que durant cet été, le secteur soit plus présent dans la programmation culturelle. Il ne faut plus qu'on compte sur l'argent public», a souligné Azeddine Mihoubi. Il a annoncé que des banques, des entreprises privées et des sociétés publiques ont exprimé le vœu d'appuyer financièrement des activités culturelles. Les directeurs de la culture au niveau national ont été autorisés, selon lui, à organiser des événements culturels, à condition de trouver des ressources auprès de opérateurs économiques locaux. Interrogé sur les spectacles organisés au musée du Bardo à Alger durant le Ramadhan, le ministre a déclaré que pareilles initiatives n'auront plus lieu. «D'abord, nous avons reçu des plaintes du voisinage. Ensuite, le musée du Bardo doit retrouver sa vocation, jouer son rôle. Il peut organiser des événements, mais liés à ses activités en tant que musée. Il ne doit pas se transformer en salle de spectacle», a-t-il asséné.