Les médecins ne sont plus, désormais, contraints d'accomplir leur « service civil » dans les établissements et centres de santé publics. Une ordonnance, adoptée hier par l'Assemblée populaire nationale, vient de mettre un terme à cette obligation qui ne sied plus à la réalité du terrain où la part du secteur privé ne cesse de grandir. Ce nouveau texte de loi, amendant et complétant la loi n°84-10 datant du 11 février 1984, offre ainsi la possibilité aux professionnels du secteur de la santé de passer leur service civil aussi bien dans les établissements publics que dans les cabinets privés. Outre l'élargissement du champ d'application et d'exercice du service civil, limité jusque-là au seul secteur public de la santé, le législateur ramène la période minimale du service, fixée dans la désormais ancienne loi à deux années, à seulement une année tout en maintenant la période maximale toujours à quatre années. Ces deux nouvelles dispositions visent en effet à étendre la couverture sanitaire à travers l'ensemble du territoire national de telle sorte à créer un équilibre et à pouvoir répondre aux besoins pressants des populations vivant dans les régions reculées. Aussi, elles sont de nature à permettre aux différentes régions du pays de bénéficier de suffisamment de cadres de la santé, particulièrement les médecins spécialistes qui demeurent mal répartis à travers le territoire national. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a relevé que l'université algérienne forme annuellement 1000 médecins spécialistes. Mais il reconnaît que le sud du pays et les Hauts-Plateaux ont toujours besoin de médecins spécialistes. Et d'après lui, 70% des médecins qui sortent de l'université sont des femmes, ce qui rend difficile la couverture des besoins du pays en médecins spécialistes. Nombre d'entres elles ne peuvent pas exercer au Sud pour des raisons notamment climatiques. L'élargissement du service civil au secteur privé va encourager, aux yeux du ministre, l'investissement dans toutes les régions du pays notamment rurales. En outre, la commission parlemantaire de la santé et des affaires sociales estime que le fait d'avoir réduit la période minimale du service public à un an seulement constitue déjà un facteur stimulant pour les médecins notamment les spécialistes pour opter pour les localités déshéritées et éloignées. Cela permettra d'assurer une couverture sanitaire minimale pour ces régions.