Le président de la Ligue algérienne de défense du droit au travail, Belkacem Khencha, est condamné, désormais, par la justice de Laghouat à ne plus quitter les salles d'audience. Ce militant de la cause des chômeurs a vu son nom cité dans au moins quatre affaires en 15 mois. Ainsi, il a été d'abord condamné, fin janvier 2015, avec sept de ses camarades de lutte, à six mois de prison ferme, puis les procès se sont multipliés après sa libération, fin juillet de la même année. Dans cette affaire, Khencha et ses camarades ont été accusés de «vouloir influencer les décisions du juge» pour avoir organisé un sit-in de solidarité avec un autre chômeur, Mohamed Reg, qui purge une peine de 18 mois de prison ferme à Laghouat. Après sa sortie de prison, Khencha a posté une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il évoque sa condamnation, qu'il qualifie d'«injuste». Ces propos tenus devant la maison de son camarade détenu, Mohamed Reg, lui a valu une autre poursuite pour «discrédit d'une décision de justice». Lors de son procès, mercredi dernier, au tribunal de Laghouat, le parquet a requis contre lui «une peine maximale, l'équivalent de deux ans de prison ferme, selon l'article 147 du code pénal», explique son avocat, Noureddine Ahmine. Mais ce n'est pas tout. Vient ensuite le tour du président de l'APC de Laghouat qui accuse Khencha d'«outrage à un fonctionnaire» dont le procès a été reporté à une date ultérieure, puis celui de la justice qui l'accuse à nouveau d'«outrage à corps constitué».