Voilà une ligne de 165 km et qui relie Tébessa à Aïn M'lila, et qui, bien qu'achevée depuis 2010, n'est pas entrée en service. Cette ligne devrait résoudre le problème du transport pour plusieurs localités, comme Aïn Beïda, Oum El Bouaghi, Aïn Fakroun et Aïn Kercha. Réalisé pour un coût de 5 milliards de dinars, ledit projet a connu des retards et des avatars avant d'être livré à la Société nationale des chemins de fer algériens (SNTF). Les premières causes qui ont retardé sa réalisation étaient dues, d'une part, à la situation sécuritaire qui a prévalu durant la décennie noire, et d'autre part, aux laborieuses négociations avec les propriétaires terriens par où devait passer la ligne de chemin de fer. Les travaux n'ont donc repris qu'après le retour au calme dans le pays et la compensation des propriétaires terriens. Le tronçon, d'une longueur de 27 km, reliant Aïn Fakroun à Oum El Bouaghi, a été confié à la société Infrafer, pour une enveloppe avoisinant les 92 milliards de centimes. D'autres entreprises nationales, comme Cosider, se sont vu confier chacune la réalisation d'une partie du projet, entre Aïn M'ila et Aïn Fakroun, d'une part, et entre Oum El Bouaghi et Tébessa, d'autre part. L'objectif recherché était d'alléger surtout la charge connue et subie par le réseau routier du fait de la croissance du parc automobile et notamment celui des poids lourds transportant marchandises et matériaux de construction. De même, les pouvoirs publics entendaient réduire le nombre d'accidents routiers. Les premiers essais techniques ont eu lieu donc en 2010 entre Oum El Bouaghi et Tébessa pour s'assurer de la fiabilité de la ligne. Pendant un certain nombre de jours, le train a fait des aller-retour entre les deux wilayas. Mais là où le bât blesse, c'est que les voyageurs ont tout de suite décidé de bouder le train en raison de la cherté du ticket. D'autre part, les gares ferroviaires sont situées à la périphérie des localités qu'ils devaient desservir, comme Aïn Beïda et Oum El Bouaghi. Les voyageurs ne sont pas disposés à prendre un autre moyen de locomotion pour rejoindre la gare. Ce qui leur revient excessivement cher, outre la perte de temps pour effectuer un voyage d'une trentaine ou quarantaine de kilomètres. «Nous nous attendions, nous confie un habitant de Aïn Beïda, à ce que le train traverse la ville, comme autrefois. Or la nouvelle ligne est située à 4 km de chez moi. Comme voulez-vous que je privilégie ce moyen au bus?». Ceci dit, les gares ferroviaires édifiées à grand renfort de dinars demeurent fermées. L'on s'attend à ce que les pouvoirs publics prennent de nouvelles mesures pour rendre le voyage en train attractif et de ce fait désengorger les routes nationales trop sollicitées par les moyens de locomotion qu'on connaît.