Une rentrée en octobre et des épreuves du bac avant la fin mai peut-être pour l'année prochaine. Il n'en demeure pas moins que les candidats du sud du pays affronteront aujourd'hui et cinq jours durant un examen crucial dans des conditons climatiques très difficiles vu la hausse des temperatures observées ces derniers jours contrastante totalement avec celles du début de la semaine dernière où les candidats à l'examen de la fin du cycle primaire ont eu droit à une journée exceptionnellement printanière. Mardi dernier, alors que le coup d'envoi du BEM se faisait sous une légère hausse du mercure, les derniers jours des epreuves ont été passés dans des conditions jugées trop dures. Meme topo en ce week-end et debut de semaine du baccalaureat qui cristallisent toutes les appréhensions des eleves, des parents et des enseigants à travers le pays et à fortiori au Sud et ce, même si tous le monde s'accorde à dire que les conditions de déroulement des examens sont reunies pour les 818 000 candidats au niveau national. A Ouargla, le lycée Ahmed Khelil a été choisi pour le lancement offciel des epreuves. Les craintes se focalisent autour des conditions climatiques extremles mais aussi et surtout les epreuves de langue etrangere, veritablke hantise de la region et frein total devant les eleves qui ont du mal à surpasser leurs lacunes notamment en langue francaise. N'était-ce la chaleur, les autres conditions semblent reunies à commencer par la climatiosation des classes ; les fontaines fraiches, les ambulances pour pallier à tout incident… Dans la wilaya de Ghardaïa, notamment dans la vallée du M'zab, à Berriane (à 45 km au nord du chef-lieu de wilaya) et Guerrara (125 km au sud-est) les conditions sont nettement meilleures à tout point de vue que celles de l'année dernière. De l'avis de tous — élèves, associations de parents d'élèves, de parents eux-mêmes, enseignants et syndicats — il n'y a pas photo tant au plan de la sécurité totalement restaurée par les autorités et les services de sécurité, mais aussi, et c'est une grande première depuis des années, aucune grève aussi courte soit-elle n'est venue perturber les programmes de scolarité d'aucun des trois paliers cette année. Un bon point pour le département de Mme Benghebrit qui a su avec doigté et conscience «dompter» les nombreux syndicats qui gravitent autour du monde de l'éducation nationale. Alors, qu'est-ce qui pose problème ? Selon des candidats approchés, c'est le manque de professeurs chevronnés, notamment dans les langues vivantes, surtout le français mais aussi les mathématiques et la physique/chimie. «Beaucoup de professeurs dans ces matières sensibles sont nouveaux dans le métier. Malgré leur bonne volonté, leur perspicacité et leur hargne au travail, ils sont encore loin du minimum exigé à ce niveau. Ils ont et ils auront encore beaucoup de mal pour arriver à remplacer les milliers d'enseignants partis en masse à la retraite. C'est encore plus vrai et plus alarmant pour les élèves de 3e année secondaire, qui sont sous le couperet des épreuves au baccalauréat un examen qui engage, tout de même, leur avenir», regrette un parent d'élève dont la fille passe le bac cette année. Pour un autre parent rencontré devant l'académie de Ghardaïa, les dates arrêtées pour les épreuves, en ces journées caniculaires, risquent d'être une source de gêne pour les candidats du Sud : «Il serait judicieux et même approprié de revoir ces dates qui tombent en pleine période de canicule et de vents de sable. Nous faisons confiance à Mme Benghebrit pour prendre en considération ces inquiétudes pour l'année prochaine. Il faut la laisser travailler, elle est sur la bonne voie pour remettre sur les rails l'école algérienne.» Salima, appelons-la ainsi car ce n'est pas son vrai prénom, nous déclare sur un ton d'amertume qu'elle a été convoquée pour encadrer le bac au lycée Fillali : «Même si par acquis de conscience je ferai mon travail, je n'irai pas de bon cœur pour deux raisons. La première c'est qu'à ce jour, je n'ai toujours pas été payée pour mes journées d'encadrement du bac 2014 ; en 2015 je n'ai pas été appelée. Secundo, point le plus important, c'est que je ne suis pas d'accord avec beaucoup d'encadreurs qui, dans une seule et même classe, autorisent les enfants de certains nababs à tricher tout en empêchant les autres de le faire. Je ne dis pas qu'il faut laisser les candidats tricher, non. Je veux simplement dire que je ne suis pas d'accord pour avantager les uns au détriment des autres. Tous les candidats sont égaux devant le règlement. Personne ne doit être avantagé quel que soit son rang social ou le statut de ses parents.»