La grève s'est poursuivie hier à Socothyd et, « en signe de protestation contre le silence de la SGP GEPHAC », disent-ils, les travailleurs se sont déplacés, hier, à Alger pour protester au niveau de l'enceinte même de cet organisme chargé de superviser la privatisation de la société. La protestation a débuté, pour rappel, la fin de la semaine dernière et les travailleurs exigent le départ du directeur de l'entreprise qui se trouve actuellement en omra à La Mecque. C'est suite à l'« échec des négociations avec une délégation du GEPHAC » venue dimanche dernier aux Issers (Boumerdès) que les travailleurs ont décidé de « porter la protesta à Alger ». Ils s'appuient sur un rapport du commissaire aux comptes concernant l'exercice 2005 relevant « nombre d'anomalies et irrégularités » (notre article de lundi dernier en page 4) pour exiger la tête du PDG. Mais « dans le souci d'éclairer l'opinion publique et nos partenaires », disent des membres de la direction de Socothyd, M. Ouhib (DFC) et Mme Benabedi, ont tenu à préciser que « le rapport du commissaire aux comptes concernant l'exercice 2005 n'exprime que des réserves et que, compte tenu des recommandations exprimées dans ce document, des correctifs ont été apportés (ou le seront prochainement) à certains modes de fonctionnement ». Investissements et privatisation « Suite à ce rapport, l'assemblée générale de la société a accordé quatre mois à la direction pour apporter les changements nécessaires suite aux remarques du commissaire aux comptes. Nous avons, par conséquent, préparé un dossier et le conseil d'administration, réuni le 17 septembre dernier, a approuvé le rapport lors d'une réunion à laquelle ont assisté les deux représentants des travailleurs », dit M. Ouhib. Pour ce qui est des investissements réalisés alors que l'entreprise est entrée dans la phase de privatisation et qui « risquent de ne pas être pris en considération dans l'évaluation », notre interlocuteur nous a déclaré que « tous les investissements ont été inventoriés, les soumissionnaires sont informés et les négociations en tiennent compte ». Si « les comptes n'ont été présenté qu'à la fin 2005, c'est que cela n'est pas en soi contraire à la réglementation, mais il s'agit en fait d'une simple demande de prorogation de délais faite par nos soins aux services des impôts suite aux perturbations qu'a connues la société à cause des multiples mouvement de grève », disent les membres de la direction de Socothyd. Pour ce qui est des factures non conformes aux normes, celles des transporteurs notamment, dont fait état ledit rapport, l'administration de Socothyd explique que « des fois on est obligés d'accepter des factures qui, sur le plan de la forme, ne sont pas tout à fait conformes, mais qui ne sont pas illégales non plus ». « Cela est dû au manque de savoir-faire de nos partenaires qui les remplissent eux-mêmes », ajoute-t-on. La direction justifie, par ailleurs, l'absence de visa sur les ordres de mission parce qu'elle dit avoir opté pour un système de forfaits « plus bénéfique » à ses yeux. Mais là aussi on souligne que dorénavant on se conforme aux recommandations du commissaire aux comptes. Lesquelles recommandations ont également induit un changement du mode opératoire dans le chapitre des stocks dits « dépôts vente ». « Normalement, dans ce chapitre, c'est une fois la marchandise vendue que nos clients nous payent comme le stipule la convention passée avec Endimed. D'où le non-établissement de factures. Mais, désormais, on émit la facture même si on nous paye après », ajoute-t-on. Quant à « la prime de 18 000 dinars décidée par l'administration au lieu des 5000 dinars proposés par l'assemblée générale », nos interlocuteurs expliquent qu'« il s'agit plutôt d'un acompte, une avance accordée aux travailleurs alors qu'ils n'était pas possible de leur verser les primes de bénéfices. Et il était convenu de procéder à des retenues si cette somme s'avérait plus grosse que ce qu'ils devraient percevoir. Chose qui se fait d'ailleurs actuellement ». En somme, la direction affirme avoir « tenu compte des recommandations du commissaire aux comptes pour apporter les changements là où ceux-ci s'imposaient » et que « dans les quatre mois accordés par l'assemblée à l'administration, les états de rapprochement des cinq comptes de la société ont été établis ». Actuellement, aucun risque vis-à-vis du fisc n'est encouru, notre situation étant nette, concluent nos interlocuteurs.