Des militants du FLN comptent sur « Leilat El Kadr » (la nuit du destin), qui correspond au 27ème jour du ramadan, pour espérer que le miracle se produise et réussir à unifier les rangs de ce parti éparpillé entre plusieurs tendances à Oran. Ces militants qui ont l'habitude de fréquenter la kasma n°2 des moudjahidine l'ont explicitement signifié en convoquant un rassemblement, ce jeudi, dans une salle des fêtes à l'entrée de l'agglomération de Chteibo. Ce lieu a déjà abrité des rassemblements mais sans résultats palpables. Cette idée a été dégagée à l'issue d'une réunion tenue le 4 octobre entre les coordonnateurs des kasmas, élargie aux membres des bureaux de ces instances affiliées cependant à l'une des tendances en conflit. « Nous allons prôner un discours rassembleur, appeler à la réconciliation, mais à une condition : bannir toute forme de leadership et de zaimisme », indiquent les organisateurs qui précisent qu'il s'agit là d'une initiative locale mais en conformité avec les statuts du parti et les instructions du secrétaire général, M. Belkhadem. Depuis le début de la crise, les initiatives n'ont jamais manqué à Oran, mais la crise traduit une fois de plus le désaveu des manoeuvres des instances centrales qui ne cessent de dépêcher à Oran des émissaires qui ne font pas l'unanimité. Le dernier en date, M. Daâdoua, venu en août, aura enregistré le plus grand taux de contestation et son action ou tentative de réinstaller les dirigeants des kasmas a eu un écho largement défavorable. Pire encore, théoriquement, la restructuration de la base devait être achevée en juin avec le regroupement initié dans la salle des sports de Médioni et où les militants présents devaient annoncer publiquement la fin de mission de la commission de wilaya, chargée de cette tâche. C'est sans doute en partant de l'idée qu'aucun émissaire d'Alger ne peut dénouer cette crise que ces autres militants, constitués en comité d'organisation, ont décidé de prendre les choses en main. Ce n'est cependant pas une mince affaire car la crise a atteint un degré tel que toute manœuvre parait suspecte. Le clan du Colonel Abid, qui possède ses propres listes, désigne ce chef de file du mouvement de redressement comme étant le seul chargé de conduire les affaires de la mouhafadha d'Oran qu'il occupe. A ce sujet, on se réfère à une assemblée datant du 19 décembre 2003, supervisée par Boudjemaâ Haichour, membre du bureau national et en présence de 780 militants. Le colonel Abid accuse ouvertement les instances centrales d'œuvrer pour des intérêts de clans. Sinon, pour lui, « a défaut de l'implication de M. Belkhadem, maintes fois sollicité, pourquoi M. Saïdani qui a été désigné comme le vrai superviseur de l'opération de restructuration pour Oran ne se mouille pas pour régler le problème une bonne fois pour toute en assumant ses engagements ? » Pour revenir à la guerre des chiffres, les derniers initiateurs de la énième tentative de réconciliation parlent de 33 coordinateurs de kasmas (sur 39) acquis et recensent 1 500 militants à Oran dont 3 000 universitaires et 900 femmes. Ils veulent proposer une élection du bureau de la mouhafadha qui pourra, par la suite, proposer un mouhafedh. Ils espèrent que, jeudi, les portes du ciel s'ouvriront enfin pour le FLN.