De nombreux quartiers de la ville de Bouira offrent une image hideuse. Et pour cause, la prolifération des points de vente illégaux de fruits et légumes à travers les ruelles. Les commerçants et autres marchands ambulants continuent de squatter les trottoirs et les espaces publics. Les autorités locales ont entamé depuis le début du mois en cours une campagne contre le commerce illégal dans plusieurs quartiers de la ville. L'opération décidée par le premier responsable de la wilaya s'est soldée déjà par la destruction de plusieurs baraques et étals installés anarchiquement par des vendeurs à la sauvette. Cependant, on s'interroge sur le fait que des espaces attribués depuis des années à des vendeurs à travers des marchés de proximité de fruits et légumes, à l'instar de celui de Aïn Graouch, demeurent toujours inoccupés. Le lieu s'est dégradé. Non concernés par les campagnes de nettoyage et d'entretien, ces sites sont devenus presque infréquentables. Certaines cités, ayant pourtant bénéficié dans un passé récent d'un programme de réhabilitation, offrent désormais une image désolante en raison des ordures ménagères entassées depuis des jours. Mais faut-il encore continuer à blâmer uniquement les autorités pour le manque de prise en charge et de collecte des déchets au niveau des quartiers ? Le citoyen a un rôle à jouer dans l'amélioration de son environnement et la préservation de son cadre de vie. Nombre de quartiers sont envahis par les herbes sauvages et aucune action de volontariat n'a été menée, ni par la commune ni encore moins par les habitants. La dégradation s'accentue durant ce mois de Ramadhan, où la saleté gagne du terrain, en raison des déchets laissés par les marchands ambulants sillonnant à longueur de journée les quartiers de la ville. Protéger l'environnement semble être la dernière préoccupation des pouvoirs publics. Il suffit d'une petite tournée à travers le chef-lieu pour s'en convaincre. «Les camions de collecte des déchets passent la nuit, c'est pour cela que les poubelles débordent dès le matin», estime un commerçant de fruits et légumes au marché de proximité de l'Ecotec. «Nous n'avons aucune culture de consommation. Nous avons vu à la veille du mois de Ramadhan que les étals des commerces étaient vidés par les citoyens, craignant des pénuries. Pendant tout ce mois, les ordures ménagères s'entassent au fur et à mesure en se décomposant pour dégager des odeurs insupportables», disent des citoyens. Dans certaines cités de la ville, les services de l'APC n'ont même pas mis à la disposition des citoyens des bacs à ordures. «Le rôle de l'APC n'est pas uniquement le ramassage des ordures, mais aussi la sensibilisation», lance un citoyen en rappelant au passage qu'hormis des campagnes de nettoyage touchant le marché des fruits et légumes sis à la gare routière, les autres points de vente sont dans une situation lamentable.